Service public : un guide pour lutter contre les clichés sur les femmes

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Penser à inviter autant d'hommes que de femmes à la tribune, un conseil qui pourrait s'appliquer au G20 des ministres des finances... © CRIS BOURONCLE / AFP
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Eve Roger avec VDM , modifié à
HALTE AUX STÉRÉOTYPES - Le Haut Conseil à l'égalité a dévoilé jeudi un guide pour ne plus discriminer les femmes dans les services publics. 

C'est un tout petit fascicule mais riche d'enseignements, sur la façon de parler des femmes, quand on travaille dans une collectivité territoriale ou une administration. Ce "guide pratique pour une communication publique sans stéréotype de sexe" (que vous pouvez retrouver ici), sous forme de 10 recommandations, a été publié jeudi par le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes. L'idée est simple : apprendre à toutes ces institutions comment éviter le sexisme sur une affiche, dans les textes officiels, dans une publicité ou lors de l'organisation d'un colloque. 

Des réflexes simples. Ce guide met d'abord le doigt sur des petits réflexes simples, mais très souvent oubliés. Il faut, par exemple, veiller à ce qu'il y ait autant d'hommes que de femmes à une tribune lorsqu'on organise un colloque. Il faut aussi penser à  donner leur nom et leur fonction et pas seulement leur prénom, comme cela arrive encore trop souvent. Autre conseil très utile : ne pas oublier d'user le féminin et le masculin dans les messages adressés à tous et à toutes.

Entendu sur europe1 :
Jusqu'à 17e siècle, les métiers se déclinaient beaucoup plus au féminin qu'aujourd'hui

Attention aux clichés le 8 mars. Chaque année, le 8 mars célèbre la journée des droits des femmes (et non pas de la femme, ndlr). Ce jour-là, évitez d'organiser des concours de beauté, d'offrir une rose ou une plante verte au personnel féminin.

Guide-anti-inégalités

Pour la désignation des métiers, ça coince toujours. C'est du côté de la désignation des métiers que les choses se compliquent souvent... Difficile de prononcer pompière ou officière comme le conseille le guide. "Et pourtant, jusqu'à 17e siècle, les métiers se déclinaient beaucoup plus au féminin qu'aujourd'hui", rappelle Eliane Viennot, professeure de littérature française de la Renaissance et auteur de Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin ! Et de donner quelques exemples : "on disait auteur/autrice, on disait médecin/médecine, on disait aussi architecte/architectice et philosophe/philosophesse. On a fait disparaître le son féminin car les grammairiens étaient des gens qui avaient des idées sur la domination masculine. Ce sont donc vraiment des raisons idéologiques".