Un couple rom qui contraignait leurs enfants à voler condamné à 5 et 6 ans de prison

Des peines d'interdiction du territoire comprises entre 5 et 10 ans ont également été prononcées à l'encontre des prévenus.
Des peines d'interdiction du territoire comprises entre 5 et 10 ans ont également été prononcées à l'encontre des prévenus. © DAMIEN MEYER / AFP
  • Copié
avec AFP
Ce vaste réseau de pickpockets sévissait aux abords de Disneyland Paris et dans les transports en commun.

Un couple de Tziganes roumains qui contraignaient leurs enfants à voler pour leur propre compte et ceux du clan familial a été condamné jeudi à 5 et 6 ans de prison par le tribunal correctionnel de Meaux. Le patriarche du clan, Marian Tinca, 57 ans, a été condamné à 6 ans de prison et son ex-femme, Maria Iamandita, 51 ans, à une peine de 5 ans d'emprisonnement. Le procureur avait requis huit ans de prison contre le couple.

Jugés en même temps, les sept autres membres du clan impliqués dans ce vaste réseau de pickpockets qui sévissait aux abords de Disneyland Paris et dans les transports en commun franciliens (RER et métro), soit les quatre enfants majeurs du couple et leurs conjoints, ont écopé de peines allant de 2 à 4 ans d'emprisonnement. Une femme de 38 ans, parente de la famille, et dont les deux fils volaient aux côtés des enfants de la famille Iamandita, a été condamnée à 4 ans ferme. Le tribunal a ordonné la confiscation de ses biens acquis en Roumanie avec le produit des larcins de sa progéniture.

"Le tribunal a su ne pas tenir compte de la pression populaire." Des peines d'interdiction du territoire comprises entre 5 et 10 ans ont également été prononcées à l'encontre des prévenus, dont neuf étaient incarcérés depuis le démantèlement du réseau en février 2016. Un mandat d'arrêt a été émis contre une femme, qui n'était pas présente à l'audience. "Le tribunal a su ne pas tenir compte de la pression populaire et ne juger que sur les certitudes que nous avions sur le dossier", s'est réjoui l'avocat de la matriarche, Maître Nicolas Crécy, qui avait critiqué la veille la sévérité des réquisitions.

Mercredi, le procureur avait requis huit ans de prison contre le couple, l'accusant d'avoir exploité de manière "absolument ignoble" leurs enfants, traités comme des "machines à sous". Et fortement nui, en encourageant leurs vols à la tire quotidiens, à "l'image de la France" auprès des touristes étrangers.

Renvoyée devant le tribunal pour recel, la patronne d'un restaurant chinois de Pigalle chez qui les enfants cachaient les espèces volées a été condamnée à 5 mois de prison avec sursis. Quant au propriétaire et au gérant d'un hôtel de Pantin en Seine-Saint-Denis, un père et son fils qui étaient poursuivis pour blanchiment en raison des loyers qu'ils avaient perçus de plusieurs membres de la famille Tinca-Iamandita, ils ont été relaxés.