UFC-Que Choisir porte plainte contre 5 fabricants de produits solaires pour enfants

creme solaire enfants 1280
Image d'illustration. © JEAN-PIERRE MULLER / AFP
  • Copié
NM avec AFP , modifié à
L'association estime que des produits des marques Clarins, Bioderma, Biosolis, Alga Maris et Lovéa trompent les consommateurs. 

L'association de consommateurs UFC-Que Choisir a dénoncé mardi "de graves carences" en termes de protection aux UV dans plusieurs produits solaires pour enfants, après les avoir testés en laboratoire, et a décidé de porter plainte contre cinq fabricants. L'association demande par ailleurs que ces fabricants retirent "sans délai" leurs produits des rayons, menaçant à défaut de saisir la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

"Tromperie". "Au vu de la très faible protection aux UVA (rayons ultra-violets pouvant pénétrer les couches profondes de la peau, NDLR) constatée sur près d'un tiers des produits testés", l'association "dépose plainte (...) pour pratique commerciale trompeuse et tromperie" contre Clarins, Bioderma, Biosolis, Alga Maris et Lovéa concernant des produits solaires aux indices élevés (50 et 50+), indique l'association dans un communiqué.

Même pas "la protection minimale". "Alors que leurs emballages débordent de mentions rassurantes", les produits incriminés "n'offrent pas la protection minimale contre les UVA requise par les experts français et les autorités européennes", selon UFC-Que Choisir. Au total, UFC-Que Choisir a testé en laboratoire 17 produits de protection solaire 50 et 50+ destinés aux enfants et présentés sous forme de crèmes, sprays et laits solaires.

Les produits bio inefficaces. L'association pointe aussi du doigt les crèmes solaires estampillées "bio". "Les filtres anti UV à base de minéraux qu’ils utilisent sont inefficaces pour arrêter correctement les UVA", indique l'UFC-Que choisir. "Sur les cinq produits testés, deux offrent une protection à peine correcte et trois une protection très insuffisante", est-il précisé sur son site.

Des produits "conformes" selon les fabricants. "Je suis sûre que les produits mis sur le marché sont conformes à la réglementation", a au contraire jugé Anne Dux, directrice des affaires scientifiques et réglementaires à la Febea, le syndicat professionnel du secteur cosmétique en France. D'après elle, les tests d'UFC-Que Choisir sur les UVA ne sont pas forcément fiables car ils se sont basés sur des méthodes in vitro, "qui ne fonctionnent pas toujours très bien" par rapport aux tests in vivo.

"C'est complètement aberrant". La représentante des fabricants estime ensuite que l'association a "fait une petite erreur de méthodologie". Car si les produits solaires en Europe doivent contenir un niveau de protection aux UVB trois fois plus important que pour les UVA, la réglementation européenne considère qu'un facteur de protection solaire 50+ correspond à une protection UVB de 60, impliquant un UVA de 20, et pas nécessairement au-delà, a-t-elle expliqué. Cette plainte de UFC-Que Choisir, "c'est complètement aberrant", a réagi de son côté Cédric Mourlon, PDG et fondateur du laboratoire belge Biosolis. Ils "parlent de choses qu'ils ne connaissent pas (...) mes produits sont conformes, ils ont une mauvaise interprétation".