Trois choses que vous ignorez (peut-être) sur le ramadan

En France, le ramadan 2023 débute le jeudi 23 mars.
En France, le ramadan 2023 débute le jeudi 23 mars. © AFP/GERARD JULIEN
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Élise Racque , modifié à
Le mois de ramadan, un mois de jeûne, de prières et de partage pour les musulmans, commencera jeudi en France, a annoncé mardi la Grande mosquée de Paris (GMP). Mais connaissez-vous vraiment tout sur ce mois sacré ? Voici trois choses que vous ignorez (peut-être) sur le ramadan.

En France, le ramadan 2023 débute le jeudi 23 mars. Pendant ce mois, les fidèles musulmans se privent de nourriture, d’eau, de tabac et de relations sexuelles entre le lever et le coucher du soleil. Les enfants, les personnes âgées et les malades sont exemptés. Europe 1 revient sur trois anecdotes autour de ce mois si particulier.

Le début du ramadan : entre astronomie, religion et pouvoir

Chaque année, la même grande question refait surface. Quand le ramadan va-t-il commencer, et surtout, qui en décide ? Selon le calendrier musulman, dit lunaire, le mois de ramadan commence comme tous les autres mois de ce calendrier lorsque le premier croissant de la nouvelle Lune est observé dans le ciel. Problème : les observations ne sont pas les mêmes selon les régions du monde, et il faut prendre en compte les décalages horaires. Pendant une nuit, appelée la nuit du doute, les religieux scrutent donc le ciel.

De nombreux pays ont pris l’habitude de se calquer sur les observations saoudiennes et l’apparition de la Lune à la Mecque, ville sacrée pour la communauté musulmane. Mais face aux défenseurs de l’observation visuelle, un autre camp s’est formé : les partisans des calculs astronomiques. Les astronomes sont désormais capables de prévoir mathématiquement la nuit où la Lune apparaît, et ce pour chaque pays. Les calculs, réalisés à l'avance, sont accessibles au public.

Tous les ans, les musulmans scrutent les décisions de leurs responsables, qui sont souvent les indices des luttes d’influence entre les différents pays musulmans. Cette année, pour la première fois depuis 18 ans, l’Algérie ne suivra pas le calendrier saoudien. Le ministre algérien des Affaires religieuses avait annoncé samedi 20 mai que la nuit du doute décrétée par l’Arabie saoudite le jeudi 25 ne correspondait pas aux calculs astronomiques. Alger a donc choisi la nuit du vendredi au samedi pour prendre sa décision.

 

Rompre le jeûne en famille : une habitude alimentaire bonne pour la santé

L’une des caractéristiques du ramadan est de rompre le jeûne au coucher du soleil. Pendant cette rupture du jeûne, iftar en arabe, la plupart des musulmans prennent alors le temps de cuisiner et manger en famille.

Une habitude à garder toute l’année, car bonne pour la santé selon plusieurs études. En 2012, une étude américaine montrait ainsi que les enfants qui aident leurs parents à cuisiner aiment plus les fruits et légumes, et savent mieux que les autres ce qu’est une bonne alimentation.

Une autre étude, publiée en 2014, affirme que partager un repas en famille par jour constituerait un bon rempart contre l’obésité. Selon cette recherche, 60% des enfants qui ne mangeaient jamais en famille étaient en surpoids. Cuisiner chez soi aurait également tendance à augmenter la proportion de fruits et légumes et de céréales consommés. Plus nous mangeons chez nous, moins nous consommerions de calories.

 

Quand l’ONU met à profit le ramadan contre la famine

Le mois de ramadan est aussi une période de partage et de solidarité pour les musulmans, qui veillent à ce que chacun puisse rompre le jeune avec suffisamment de nourriture chaque soir. Les mosquées proposent généralement aux fidèles de donner des victuailles, ou distribuent elles-mêmes des paniers repas aux plus démunis.

Les Nations unies ont bien compris cet aspect solidaire du ramadan. Depuis 2017, le Programme alimentaire mondial, organisme de l’ONU spécialisé dans l’aide alimentaire, lance une collecte de fonds pendant le ramadan. L’objectif affiché est de lutter contre la famine qui touche le Yémen, et de venir en aide aux enfants réfugiés de Syrie et du Liban. Le programme invite à utiliser une application nommée "Share the Meal", "Partage le repas" en Français. Les utilisateurs peuvent faire un don de 40 centimes minimum à partir de leur smartphone.

Dans son communiqué officiel, le programme des Nations unies explique : "Le ramadan est une période au cours de laquelle les familles musulmanes, dans le monde entier, se réunissent pour partager leur repas. Avec l’application ShareTheMeal, les utilisateurs ont la possibilité de procurer des aliments vitaux et de permettre ainsi à d’autres personnes de partager des moments de joie et de convivialité".