"Tristes et honteux", les évêques appellent à lutter "sans relâche" contre la pédophilie

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La Conférence des évêques de France que sa "lutte contre tout abus doit se poursuivre sans relâche" (image d'illustration). © ERIC CABANIS / AFP
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avec AFP , modifié à
"Notre lutte contre tout abus doit se poursuivre sans relâche", a déclaré dans un communiqué la Conférence des évêques de France alors que les scandales d'abus sexuels au sein de l'Église se multiplient. 

La Conférence des évêques de France (CEF) s'est déclarée mercredi "triste et honteuse" des abus sexuels commis dans l'Église, appelant à poursuivre "sans relâche" la lutte contre la pédophilie.

"Tristes et honteux". "Laïcs, clercs, consacrés, nous sommes profondément affectés par les révélations d'abus qui se font jour à travers le monde et dans notre pays. Face à la souffrance imprescriptible des victimes et de leurs proches, nous sommes tristes et honteux", écrit le conseil permanent (sorte d'exécutif) de la CEF, dans une déclaration transmise à la presse.

"Notre pensée se tourne d'abord vers ceux à qui on a volé leur enfance, dont la vie a été marquée à tout jamais par des actes atroces", ajoute-t-elle, déplorant "que les actes de quelques-uns rejaillissent sur toute l'Église, qu'il s'agisse d'actes criminels ou de silences coupables". "Dans ce désarroi partagé (...) notre lutte contre tout abus doit se poursuivre sans relâche", écrit la CEF. 

"Enrayer le fléau de la pédophilie". Le conseil permanent - dont Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris ou encore Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille - cite la lettre du pape François adressée le 20 août à tous les catholiques du monde, qui engage à "enrayer le fléau de la pédophilie". "Nous invitons toutes les communautés, tous les fidèles à lire attentivement cette lettre" et "à voir comment la mettre en oeuvre".

Une "conversion permanente des mentalités" est nécessaire. "Nous appelons chaque baptisé (...) à s'engager 'dans la transformation ecclésiale et sociale dont nous avons tant besoin'" pour "vaincre cette calamité des abus dans l'Église", ajoute-t-il. 

Pour la CEF, si "en France, l'Église s'est engagée avec une grande détermination dans cette lutte contre les abus et notamment contre la pédophilie", elle reconnaît que "ce combat est toujours à intensifier, qu'il nécessite une attention sans faille et une conversion permanente des mentalités". La CFE rappelle enfin que lors de sa prochaine assemblée plénière, en novembre à Lourdes, elle accueillera et écoutera "des personnes victimes".

Les présidents des conférences épiscopales convoqués au Vatican

Le pape François a part ailleurs convoqué pour février 2019 une réunion au Vatican de tous les présidents des conférences épiscopales dans le monde, pour aborder le thème de "la protection des mineurs", a annoncé mercredi le Saint-Siège. Une porte-parole du Saint-Siège, qui présentait mercredi les résultats de la réunion de trois jours du conseil des cardinaux, n'a évoqué aucun changement immédiat dans la composition de ce conseil.

Lundi, dans un communiqué inhabituel, le "C9" avait évoqué une réflexion sur la structure et la composition du conseil mis en place par François peu après son élection au printemps 2013, invoquant "l'âge avancé de certains membres". Mais tous les yeux sont tournés en direction du Chilien Francisco Javier Errazuriz, 85 ans, accusé d'avoir fait la sourde oreille face aux victimes de pédophilie dans son pays, et l'Australien George Pell, 77 ans, qui fait face à des poursuites pour agressions sexuelles anciennes contre des enfants.