Sciences-Po Aix : un prof s’en prend à une étudiante voilée

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POLÉMIQUE - Un professeur a apostrophé une jeune femme voilée en plein cours, la qualifiant de "cheval de Troie du salafisme". 

C’est le deuxième incident en moins d’une semaine. Après la Sorbonne, c’est au tour de l’Institut d’études politiques (IEP) d’Aix-en-Provence de se retrouver au cœur de la polémique. En début de semaine, un professeur a rabroué publiquement, durant son cours, une étudiante qui portait le voile.

"Cheval de Troie du salafisme". Mardi dernier, Jean-Charles Jauffret, professeur d’histoire à Sciences-Po, interrompt son cours et interpelle la jeune femme. Il lui reproche sa tenue, la comparant même au "cheval de Troie du salafisme". Très critiqué depuis l’incident, l’enseignant refuse tout racisme et islamophobie. "La laïcité est un principe qui ne peut pas se découper en tranche", argumente-t-il devant les caméras de France 3. "Nous n’avons pas à accueillir de prosélytisme".

La direction prône l’apaisement. Obligé de désamorcer cette polémique, le directeur de Sciences-Po Aix Christian Duval "recherche l’apaisement". S’il ne veut pas critiquer son professeur, il prend aussi la défense de l’étudiante. "A partir du moment où on peut l'identifier, elle peut être vêtue comme elle veut", souligne-t-il.

"Porter ce voile, c’est ma liberté". La jeune étudiante a réussi le concours de l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence grâce au programme "Egalité des chances". Jeudi, la jeune femme a souhaité réagir. "Porter ce voile, c'est aussi ma liberté", explique-t-elle à La Provence. "Je suis juste là pour faire mes études, je préférerais qu'on me voie juste comme une bonne élève".   

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L’étudiante a le droit de porter le voile à l’université. La loi de mars 2004 sur la laïcité interdit le port de signes religieux dans les écoles, collèges et lycées publics. Mais ce texte ne concerne pas les universités. En 2010, une autre loi avait été adoptée. Mais ce texte qui interdit le port du voile intégral dans les espaces publics ne concerne que le niqab et la burqa. Or, la jeune femme portait un voile mardi dernier à Sciences-Po.