Responsable du bonheur, un nouveau rôle dans certaines entreprises

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(Photo d'illustration) © MLADEN ANTONOV / AFP
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François Coulon avec G.D. , modifié à
Des entreprises ont fait le choix d'engager des personnes dont le rôle est de veiller au bien-être de l'ensemble des salariés. L'objectif ? Eviter les burn-out et le turnover.
REPORTAGE

Ils sont quelques dizaines en France à l'heure actuelle. "Ils", ce sont des Chief Happiness Officer (CHO). Concrètement, ce sont des personnes dédiées au bonheur de l'ensemble des salariés dans une entreprise. Intuiti, une jeune société de conseil en stratégie digitale basée à Nantes, a fait le choix de se doter d'un CHO pour s'assurer du bien-être de ses 33 employés.

"Une manière de remercier les équipes." Cette mission est assurée par Florelle Moire. "On va s'aérer, on va faire du sport, on va se déconnecter dans des endroits qui ne font pas partie du quotidien. Cette année, on est parti à l’île de Ré, on a fait un rallye en solex, on avait privatisé une super petite maison typique de là-bas pour le soir. On était tous ensemble, on était content d'être ensemble et en même temps, c'est aussi une manière de remercier les équipes du travail qu'elles produisent dans l'année. Ça aussi, ça fait partie de mon travail", explique-t-elle au micro d'Europe 1.

"Il ne faut pas imaginer quelqu'un qui est à notre portée, qui est juste à côté de nous pour nous donner une orange au moment où j'ai soif ou au moment où j'ai faim. Elle met en place, sur du long terme, des conditions qui font que l'on est bien. On travaille dans un lieu sympathique sur lequel on ne manque de rien", témoigne Quentin, 26 ans, salarié d'Intuiti.

"L'enjeu, c'est d'éviter le turnover." Ces conditions qu'il évoque, ce sont "cette capacité à bien organiser le travail, organiser le lieu, organiser les interactions entre les gens", énumère Christian Collot, le directeur général. L'objectif ? "Eviter les burn-out, anticiper les zones de trouble." Et cela "va de pair avec le brown-out", cette nouvelle forme de souffrance au travail qui se caractérise par une perte de sens des salariés dans ce qu'ils font. "Il y a un gros travail en management pour expliquer tout le sens de leur job, le sens de leur mission. Ça représente 40% de mon temps", ajoute-t-il avant de compléter : "L'enjeu, c'est d'éviter le turnover."

Tout cela a bien évidemment un coût, "plusieurs dizaines de milliers d'euros à l'année" mais "c'est plus que rentable" : "Il faut pouvoir les comprendre pour bien les manager et qu'ils puissent donner le meilleur d'eux-mêmes." Dans les locaux de l'entreprise, décorés par un architecte, trônent consoles de jeu, canapés et même coussins pour faire la sieste. Et la recette est payante puisque la société a gagné 30% de croissance en un an. D'autres dirigeants d'entreprise pourraient donc bien être tentés de suivre l'exemple.

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