Un forage exploratoire mal maîtrisé à l'origine de l'arrêt du trafic sur le RER A

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Des équipes de techniciens étaient encore en intervention mercredi matin pour colmater la brèche (image d'illustration) © FRANCOIS GUILLOT / AFP
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M.R. , modifié à
Une sondeuse a percé un trou dans le tunnel du RER A dans lequel s'est déversé une partie du contenu d'une nappe phréatique située juste au-dessus.

Depuis lundi après-midi, le trafic du RER A est interrompu entre les stations La Défense et Auber. En cause, une immense fuite d'eau et de boue survenue dans un tunnel. Cette faille a été provoquée par un forage exploratoire mal maîtrisé, rapporte Le Parisien mercredi.

Un trou de 15 centimètres. "Un forage a percé un trou d'une quinzaine de centimètres de diamètre dans le tunnel du RER A", rapporte Didier Bense, directeur général de SNCF Réseau Île-de-France au quotidien. Or juste au-dessus de cette cavité se trouve une nappe phréatique, elle aussi touchée par le forage. 70m3 d'eau et de boue par heure se sont alors déversés dans le tunnel, soit l'équivalent d'une piscine olympique en deux jours. Un incident exceptionnel sur lequel la SNCF enquête.

Didier Bense avance deux hypothèses : le sondeur a mal positionné sa foreuse ou bien la foreuse a été déviée de sa trajectoire, "ce qui n'est malheureusement pas si rare". Ces forages exploratoires, menés à 30 mètres de profondeur, sont réalisés dans le cadre des travaux du prolongement du RER E.

Reprise du trafic repoussée. Mardi soir, 25 tonnes de boue avaient déjà été déblayées mais la brèche n'était toujours pas colmatée. La reprise du trafic, prévue initialement mercredi matin, a été repoussée. Une équipe de 50 personnes de Bouygues Travaux travaille actuellement à réparer les dégâts, toujours selon Didier Bense. La RATP doit attendre que le colmatage soit effectué avant d'effectuer les travaux de nettoyage et de vérification sur la portion concernée, qui représente une grosse cinquantaine de mètres.

Un incident "très grave" selon la ministre. La ministre des Transports Élisabeth Borne a qualifié cette fuite d'incident "très grave". "On ne peut pas se permettre d'avoir des incidents comme ça, alors qu'on est dans une zone où il va encore y avoir des travaux importants", a-t-elle dit. De son côté, la présidente de la région, Valérie Pécresse, a demandé "toute la lumière" sur l'incident de chantier, en sa qualité de présidente d'Île-de-France Mobilités (ex-Stif).