Réforme du collège : un enseignant sur deux en grève, selon le Snes

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Victor Dhollande Monnier, Fabienne Cosnay avec Virginie Salmen , modifié à
CONTESTATION - Les enseignants manifestent mardi contre la réforme du collège et la refonte des programmes défendue par la ministre Najat Vallaud-Belkacem. 

Après la fronde des politiques et des intellectuels, place au monde enseignant. Pour protester contre la réforme du collège voulue par la ministre de l’Education nationale, les enseignants sont descendus dans la rue, mardi, brandissant le Gaffiot ou une écharpe de l'équipe de foot allemande. Un baptême du feu pour Najat Vallaud-Belkacem, en poste depuis moins d’un an.

  • 27,6% de grévistes selon le ministère, plus de 50% selon le SNES
  • Vallaud-Belkacem : "cette réforme est indispensable"
  • Hollande promet "la réussite pour tous"

 

• La bataille des chiffres. Avant chaque grande mobilisation, c’est toujours la question qui revient en boucle. 27,6% des enseignants dans les collèges publics ont suivi l'appel à la grève, selon le ministère de l'Education. Le SNES-FSU, premier syndicat du secondaire, fait état pour sa part de "plus de 50%" de grévistes dans les collèges et lycées.

• Vallaud-Belkacem ne cède pas. Depuis plusieurs jours, la ministre de l'Education nationale tente par tous les moyens de connaître, elle aussi, l’ampleur de la mobilisation. Mardi matin, elle a réaffirmé que la réforme "se fera" et entrera en vigueur comme prévu à la rentrée 2016 car "elle est indispensable". Najat Vallaud-Belkacem a toutefois assuré avoir entendu le mécontentement d'une partie des professeurs, et promis que des "garanties" pour une bonne mise en oeuvre de la réforme seraient introduites dans les textes d'application. "Je suis ouverte à la discussion", a-t-elle répété.

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• L'exécutif fait bloc derrière NVB. Une fois de plus, Manuel Valls et François Hollande ont fait bloc derrière la ministre de l'Education nationale, qui faisait face à sa première grève du monde enseignant. Le chef de l'Etat, en déplacement à Berlin, a défendu une réforme pour "la réussite de tous" et "l'excellence". A Paris, le Premier ministre a réaffirmé que ce dispositif entrerait bien en vigueur à la rentrée 2016 et qu'un décret serait publié "le plus rapidement possible".

• Pourquoi les profs sont en grève ? Les profs de latin et de grec craignent un effritement de leurs horaires avec la suppression de ces options, remplacées par un enseignement pratique interdisciplinaire consacrée aux langues et cultures de l'Antiquité et malgré l'annonce par la ministre de l'Education "d'un enseignement de complément" qui pourra être choisi par les élèves. 

Même inquiétude chez les profs d'allemand, dont la discipline pâtira, selon eux, de la suppression des classes bilangues (deux langues étrangères dès la sixième, des classes suivies par 16% des élèves de 6e). La réforme propose à la place deux langues étrangères pour tous en cinquième.

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Les syndicats redoutent également la volonté d’offrir plus d’autonomie aux établissements. Avec la réforme, chaque collège fixera 20% de l'emploi du temps, soit quatre heures par semaine, consacrés à du travail en petits groupes, de l'accompagnement personnalisé et des Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI).

• Et après ? Le Snalc, qui a recueilli 5,5% des voix lors des dernières élections professionnelles, appellera au boycott des épreuves du brevet si la réforme n'est pas retirée. Quant à la FSU, elle réfléchit à "d'autres types de mobilisation".

 

 

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