Réforme du collège : le programme d'histoire fait des vagues

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Virginie Salmen, journaliste spécialiste Education d'Europe1 avec AW , modifié à
La place différente accordée à l'enseignement, en 5e, de l'Islam et de la Chrétienté fait notamment débat.

La réforme du collège donne décidément du fil à retordre à la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem… Après la fronde pour préserver l'enseignement du latin et du grec et l'inquiétude autour des classes bilangues, c'est cette fois le nouveau programme d'histoire qui fait des vagues… Explications.

L'histoire de l'Islam, obligatoire… Si le programme d'histoire censé entrer en vigueur à la rentrée 2016, mécontente certains profs c'est parce que, pour la première fois, certains sujets seront obligatoires et d'autres facultatifs. En 5e, par exemple, l'histoire de l'Islam est ainsi présentée comme un "module obligatoire" tandis que l'histoire de la Chrétienté au Moyen-âge est qualifiée de "module facultatif".

"Un déséquilibre". Certes, cela ne veut pas dire que les profs d'histoire feront l'impasse sur l'histoire de la Chrétienté - d'ailleurs ce module reste enseigné en 6e - mais pour le président de l'Association des profs d'histoire-géo, Bruno Benoît, rédiger un programme de cette manière dans la France de 2015 est irresponsable : "le déséquilibre est entre le 'obligatoire' et le 'facultatif'. Dans une France qui vote FN à 25%, cela peut paraître scandaleux à certains. Les parents vont dire : 'on étudie l'Islam en 5e et on n'étudie pas la religion chrétienne'", a-t-il réagi sur Europe1.

Une vision "culpabilisante" de l'Histoire de France ? Autre reproche fait à ces programmes : une frange des enseignants estime que l'on accorde trop d'importance aux pages culpabilisantes de l'Histoire de France. Ainsi, les conquêtes coloniales ou les traites négrières sont, selon eux, privilégiées au détriment de l'enseignement du Siècle de Lumières qui devient facultatif.

Des programmes non encore définitifs. Les enseignements facultatifs seront-ils effectivement dispensés ? Avec deux heures de cours par semaine, certains profs d'histoire-géo assurent qu'ils n'auront pas le temps d'enseigner beaucoup plus que les modules obligatoires. Réponse du Conseil supérieur des programmes face à cette nouvelle fronde : ces textes sont de grandes lignes pour définir les programmes. Ces derniers ne sont pas définitifs : les profs ont jusque la mi-mai pour faire entendre leur voix.

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