Le latin, une discipline d'élite

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F.C avec AFP , modifié à
Une étude publiée par le ministère de l'Education nationale montre à quel point la discipline est élitiste.

Une fille, bonne élève, issue d'un milieu social aisé. Voici le profil type de la collégienne qui prend aujourd'hui l'option latin au collège, selon une étude publiée mardi par le ministère de l'Education nationale. La DEPP, direction statistique du ministère, a suivi le parcours d'un panel de 35.000 élèves entrés en sixième en 2007 : 23% ont commencé le latin en cinquième, proportion qui monte à 53% parmi les meilleurs élèves, mais chute à 4% parmi les plus faibles.

15% des enfants d'ouvriers. L'étude de la langue de Cicéron concerne 44% des enfants d'enseignants et 39% des enfants de cadres, mais seulement 15% des enfants d'ouvriers. L'option latin est aussi plus fréquente chez les filles (26%) que chez les garçons (21%).

Une stratégie pour être dans une bonne classe. Le latin est moins étudié en éducation prioritaire (18% des élèves de cinquième) que dans les autres collèges (25%). Mais "à milieu social et niveau scolaire identique", les élèves "choisissent plus souvent le latin lorsqu'ils sont scolarisés en éducation prioritaire", relève l'étude, évoquant de possibles stratégies de familles favorisées pour "protéger" le parcours de leur enfant dans les établissements difficiles. 

Ensuite, près de 20% des élèves qui avaient commencé le latin l'abandonnent en quatrième. Un autre pic d'abandon intervient en seconde : seuls 20% de ceux qui avaient commencé continuent.