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G.P. , modifié à
Sur Europe 1, le sociologue Jean-Claude Kaufmann a expliqué pourquoi certains couples ne divorcent pas, alors même que la passion n'est plus au rendez-vous.
INTERVIEW

La passion n'est parfois plus là. L'amour non plus. Pourtant, certains couples restent ensemble. C'est ce que le sociologue Jean-Claude Kaufmann, invité dans Il n'y en a pas deux comme elle, appelle "le piège du couple". Retour en détail sur quatre raisons qui poussent les gens à ne pas se quitter.

L'argent. "Quand on a un petit salaire ou pas de travail : c'est impossible (...) On est matériellement piégé", explique Jean-Claude Kaufmann. Car derrière une séparation, il faut pouvoir s'assumer financièrement, trouver une maison ou un appartement, payer un divorce. Autant d'éléments qui peuvent entraver la volonté de se désunir.

Les enfants. La volonté de tous les parents est d'éviter que la séparation n'affecte les enfants. Parfois, cette précaution prend le dessus sur le confort personnel. "On se dit : 'C'est eux qui passent avant tout. (...) La souffrance je m'en fous'", analyse le sociologue. Conséquence ? On repousse la séparation si les enfants sont trop jeunes, quitte à définitivement abandonner l'idée.

L'engagement. La séparation reste un grand saut dans le mystère. Parfois, les principes du mariage et de la religion prennent le dessus. La peur aussi. "On construit tout un univers à deux. Après le départ il faut trouver le nouveau soi. (...) Cela fait peur !", affirme Jean-Claude Kaufmann. Trop d'inconnues poussent alors un couple à rester ensemble, dans un confort routinier piège mais plus simple, car familier.

Le chantage affectif. "L'autre se met parfois à s'accrocher quand il entend l'idée d'un départ", indique le sociologue. Pour le conjoint, cela peut aller du simple "si tu pars, je vais être malheureux", jusqu'à "si tu peux pars, je me suicide". "Le piège devient encore plus lourd", raconte alors Jean-Claude Kaufmann.

En 2009, la France comptabilisait en moyenne un divorce pour deux mariages, selon l'Insee. Il étaient ainsi 129.400 couples à franchir le pas de la séparation.