Karima Delli a demandé mercredi sur Europe 1 que les véhicules qui dépassent les normes de pollution soient rappelés. 1:16
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Pour Karima Delli, députée européenne invitée mercredi sur Europe 1, le gouvernement privilégie Renault plutôt que la santé des citoyens.
INTERVIEW

"Mme Royal est une spécialiste de la communication mais en terme d'efficacité c'est nul". Sur Europe 1, mercredi, Karima Delli, vice-présidente de la commission d'enquête sur les mesures des émissions automobiles s'est fait virulente deux jours après la publication d'une étude de l'ONG Transport & Environnement. Selon l'étude, en France, 5,5 millions de véhicules émettent beaucoup plus de gaz polluants que la limite autorisée. C'est le cas notamment des voitures Diesel de la marque Renault : ses émissions sur routes sont huit fois supérieures à la limite fixée pour les tests en laboratoire.

"Ils trichent tous". "Volkswagen n'est que l'arbre qui cache la forêt. Tous les constructeurs automobiles ne jouent pas le jeu et ne respectent pas les normes. Volkswagen a été pris la main dans le sac car ils utilisaient des logiciels truqueurs, les autres on ne sait pas pour l'instant. Mais en tout cas ils trichent tous car ils ne respectent pas les normes européennes", déplore la candidate à la primaire écologiste.

"Les doubles discours, ça suffit". Après la révélation du scandale Volkswagen, une commission surnommée "commission Royal" du nom de la ministre de l'Environnement, avait été mise en place pour vérifier que les constructeurs hexagonaux n'avaient pas eux aussi mis en place des systèmes pour frauder les tests antipollution. "Le Financial Times a révélé que la commission Royal avait dans un premier temps omis des choses sur Renault. Puis elle a traîné la patte pour rendre ce rapport", pointe Karima Delli. "Les doubles discours sur la pollution de l'air ça suffit".

"L'État préfère défendre son champion". "On se rend compte que l'État préfère défendre son champion qu'est Renault alors que derrière on sait que c'est la santé des citoyens qu'il faut défendre. Le gouvernement français préfère défendre l'intérêt privé au lieu de défendre l'intérêt général car il est actionnaire à 20 % de Renault", rappelle la députée européenne. "Il faut briser l'omerta qui règne dans l'industrie automobile. Le scandale Volkswagen va mettre en avant qu'il s'agit d'une escroquerie en bande organisée."

Créer une agence de contrôle. Pour Karima Delli l'urgence est d'abord de rappeler les véhicules qui dépassent les normes de pollution "au lieu de laisser des poubelles sur nos routes". Elle plaide aussi pour la création d'une agence, comme celle qui existe aux États-Unis et à l'origine des révélations sur le scandale des moteurs truqués Volkswagen.