Policier tué aux Champs-Elysées : ce que l'on sait de l'attaque

L'assaillant à l'origine de la fusillade était visé par une enquête antiterroriste pour avoir manifesté son intention de tuer des policiers.
L'assaillant à l'origine de la fusillade était visé par une enquête antiterroriste pour avoir manifesté son intention de tuer des policiers. © Benjamin Cremel / AFP
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T.M. avec AFP
Un policier a été tué en plein cœur de Paris jeudi soir, et deux autres blessés. Selon des sources proches de l'enquête, l'agresseur abattu faisait déjà l'objet d'une enquête antiterroriste.

Un policier a été tué jeudi sur les Champs-Elysées, à Paris, et deux autres ont été blessés dans une fusillade revendiquée par le groupe État islamique (EI), à trois jours du premier tour de l'élection présidentielle française. L'auteur des coups de feu, dont l'identité est connue des enquêteurs mais n'a pas été dévoilée, a été abattu par des tirs de riposte.

  • Que s'est-il passé ?

L'assaillant est arrivé en voiture. Peu avant 21 heures, jeudi, à proximité du 102 avenue des Champs-Élysées, à Paris, un homme à bord d'un véhicule s'est arrêté au niveau d'un fourgon de police stationné sur l'artère. Après être sorti de sa voiture, il a immédiatement ouvert le feu avec un fusil d'assaut, en prenant délibérément pour cible les forces de l'ordre présentes, selon le récit des autorités. Un policier a été tué.

Courant sur le trottoir, l'assaillant a ensuite essayé de s'en prendre à d'autres policiers. Deux d'entre eux ont alors été blessés, dont un grièvement, touché dans le dos, tandis qu'une touriste a reçu "un éclat dans le genou". L'agresseur a ensuite été abattu.

L'EI revendique. Assez rapidement, l'État islamique a revendiqué l'attaque via l'agence Amaq, canal habituel de communication de l'organisation. Une enquête en flagrance a été ouverte par le parquet antiterroriste et a été confiée à la Section antiterroriste (SAT) de la Brigade criminelle et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a précisé le parquet. 

  • Que sait-on de l'assaillant ?

"Fiché S". L'assaillant à l'origine de la fusillade était visé par une enquête antiterroriste pour avoir manifesté son intention de tuer des policiers, a-t-on appris de sources proches de l'enquête. Il serait même "fiché S", selon les informations d'Europe 1. Une perquisition était en cours jeudi soir en Seine-et-Marne au domicile de cet homme, un Français de 39 ans. Il s'agit du titulaire de la carte grise du véhicule utilisé pour l'attaque.

Déjà condamné pour avoir voulu tué des policiers. Selon l'AFP, le suspect de l'attaque avait été condamné en février 2005 à quinze ans de réclusion pour trois tentatives d'homicide volontaire, dont deux visant des policiers. Il avait reconnu les faits lors de son procès en appel. En première instance en 2003 devant une cour d'assises, il avait été condamné à vingt ans de réclusion criminelle.

Son procès trouvait son origine dans une course-poursuite en 2001. Alors qu'il circulait au volant d'une voiture volée, armé d'un revolver, il avait percuté un véhicule conduit par deux jeunes frères, l'un d'eux étant élève gardien de la paix. Le chauffard avait pris la fuite à pied avant d'être rattrapé par le conducteur de la voiture percutée et son frère muni d'un brassard "police". Le chauffard avait tiré deux balles, les blessant grièvement au thorax. Il avait été arrêté peu après et placé en garde à vue sous un faux nom.

Deux jours plus tard, il avait grièvement blessé un policier qui le sortait de sa cellule et dont il avait saisi l'arme, faisant feu à plusieurs reprises.

Son identité "connue et vérifiée". "L'identité de l'attaquant est connue et a été vérifiée", a annoncé le procureur de la République de Paris, François Molins. S'exprimant devant la presse près du lieu de l'attaque, il s'est cependant refusé à donner l'identité de cet homme, en raison des nécessités de l'enquête. Des perquisitions et investigations sont en cours pour établir "s'il a bénéficié ou pas de complicités", a poursuivi François Molins, qui donnera un point presse vendredi dans la journée.

Un ou des complices ? "On ne peut pas exclure qu'il y ait également un ou plusieurs complices qui aient pu participer, d'une manière ou d'une autre, à la commission des faits", a également dit à la presse le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet, tout en précisant que les premiers témoignages orientaient l'enquête sur la piste de l'assaillant unique.