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Dans Europe Soir, mercredi, Hervé Boissin, coordonnateur de l’observatoire de la sécurité au Conseil national de l’ordre des médecins a déploré que le nombre de médecins agressés soit en hausse. 
INTERVIEW

C'est un record. Plus de 1.000 incidents ont été signalés par les médecins en 2017, selon les chiffres publiés mercredi par l'Observatoire du Conseil national de l'Ordre. "Depuis la création de l'observatoire qui date de 2003, c'est la première fois qu'on dépasse le seuil de 1.000 médecins agressés qui ont fait une déclaration", pointe Hervé Boissin, médecin généraliste et coordonnateur de l’observatoire de la sécurité au Conseil national de l’ordre des médecins.

Des chiffres en dessous de la réalité. Selon lui, les chiffres sont d'ailleurs en deçà de la réalité. "Les taux de déclaration sont de 20% par rapport à la réalité", détaille-t-il. Selon lui, il faut multiplier ces chiffres des agressions par cinq car tous les médecins victimes de violences verbales ou physiques ne portent pas plaintes. Ce sont des praticiens "qui ont souvent fait des mains courantes mais cela n'a pas abouti et ils finissent par abandonner les déclarations. De plus, ils ont peur de représailles le lendemain", précise le coordonnateur.

"Ça devient très dangereux". Les agressions verbales sont les incidents les plus courants, notamment des injures ou des menaces directes. 23 % des médecins ayant fait une déclaration se disent aussi victimes de vols et de tentatives de vols, 8% de vandalisme et 7% d'agressions physiques. Dans 2% des cas, l'agresseur a utilisé une arme. "Ça devient très dangereux", déplore Hervé Boissin. "Le médecin est là pour apporter un soutien à la population, il ne comprend pas pourquoi il est victime d'insultes". 

Des médecins mieux protégés. Le coordonnateur de l’observatoire de la sécurité au Conseil national de l’ordre des médecins en appelle au ministre de l'Intérieur pour que les médecins soient davantage protégés. Selon lui, les numéros de téléphone des cabinets devraient être reconnus en priorité par les services de police, de la même manière que le sont ceux des banquiers ou des bijoutiers. "Si les médecins ne sont pas prioritairement protégés, c'est le contrat républicain qui n'est pas respecté", conclue-t-il.