1:13
  • Copié
A.H. , modifié à
Myriam El Khomri a validé lundi le licenciement d'un délégué CGT d'Air France impliqué dans l'épisode de la "chemise arrachée". Une décision "revancharde" pour Philippe Martinez, le leader de la CGT.
INTERVIEW

"C'est une décision politique, une décision revancharde". Sur Europe 1 lundi soir, Philippe Martinez a vivement dénoncé la validation du licenciement d'un délégué CGT d'Air France - accusé d'avoir participé à l'épisode de la "chemise arrachée" - par Myriam El Khomri.

Une réponse aux mobilisation anti-loi Travail. Le dirigeant syndical voit surtout dans cette décision une réponse aux mouvements sociaux du printemps contre la loi Travail, essentiellement portés par la CGT. "Evidemment, le gouvernement a une attitude revancharde face à tous ceux qui s’opposent aux politiques patronales et à la politique du gouvernement, comme c’est le cas pour la loi Travail. Le gouvernement choisit le camp des directions qui licencient", a affirmé Philippe Martinez. 

Etudier les recours. Pour le leader de la CGT, cette décision de la ministre du Travail "vient casser une autre décision de l’Inspection du travail, qui a reconnu que le délégué CGT n’était pas directement impliqué dans les images que l’on a vues à la télévision". En janvier, l'Inspection du travail avait en effet avait refusé le licenciement pour faute lourde du représentant du personnel, magasinier à la maintenance. Philippe Martinez a d'ores et déjà promis "d'étudier tous les recours possibles pour remettre en cause cette décision ministérielle".

"Je comprends la colère". Comme il l'avait fait en octobre 2015 après le Comité d'entreprise mouvementé à Air France, le secrétaire général de la CGT a continué à défendre l'attitude des salariés impliqués. "Oui il y a des mobilisations et parfois, des salariés pètent les plombs. Mais est-ce qu’ils doivent être licenciés pour ça ?", a-t-il déclaré. "Supprimer 2.000 emplois, est-ce que vous mesurez la violence sociale que c’est ? Ce sont des familles entières qui vont perdre tous leurs revenus, se retrouver au chômage, perdre leur maison. Moi, je comprends la colère des salariés".