"On a autre chose à faire dans la police que de demander aux collègues de stationner correctement"

Les policiers aussi seront bientôt sous la menace des PV pour stationnement.
Les policiers aussi seront bientôt sous la menace des PV pour stationnement. © AFP
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Salomé Legrand avec B.V , modifié à
"On marche sur la tête", bondit Stéphane Lantz, délégué de l'association Mobilisation des policiers en colère, devant une note du préfet de Paris appelant les policiers parisiens à la "plus grande rigueur" sous peine de payer eux-mêmes leurs PV pour stationnement en infraction.

Les policiers sont priés de bien se garer ! À compter du 1er janvier, la verbalisation du stationnement à Paris est privatisée. Ce qui ne va pas sans conséquence, notamment pour les membres des forces de l'ordre.

Le préfet a envoyé une note aux services, qu'Europe 1 s'est procurée, leur demandant de bien se garer pendant leurs interventions. S’ils sont verbalisés, ils devront justifier par écrit et de manière détaillée de l’urgence et si le juge administratif n’est pas d’accord, le conducteur paiera l’amende sur ses deniers.

Note aux services parisiens pour le stationnement

"On flique un flic". "On a autre chose à faire dans la police que de demander aux collègues de stationner correctement pour intervenir", enrage Stéphane Lantz, délégué de l'association Mobilisation des policiers en colère. "Quand les collègues interviennent, c'est qu'il y a une urgence. Déjà qu'on nous explique à longueur de journée qu'on n'intervient pas assez rapidement, qu'on est lents, on va devoir expliquer que, 'oui, excusez-nous, on a dû trouver une place à 1 km du lieu d'intervention.'"

La possibilité de faire "sauter" une contravention en justifiant la nécessité d'un stationnement rapide et en infraction ne convainc pas Stéphane Lantz. "On va perdre encore une heure à taper un rapport pour une demande d'indulgence", explique-t-il. "On flique un flic. C'est plus que de la colère, c'est de l'incompréhension totale. On marche sur la tête."