Numéro "anti-djihad" : forte hausse des signalements sur un an

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Pierre Decossette, C.P.-R. et G.M. , modifié à
Europe 1 a pu avoir accès aux statistiques d'utilisation du numéro de la plateforme "Stop djihadisme" avant leur publication mercredi soir.
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Détecter les signes de radicalisation pour éviter le pire. Le numéro vert "anti-djihad" avait été lancé en avril 2014. Deux ans après sa création, Bernard Cazeneuve reviendra sur son action, mercredi soir, lors d’un colloque sur la prévention de la radicalisation. Selon les chiffres auxquels Europe 1 a pu avoir accès en exclusivité, le nombre de signalements a explosé entre avril 2015 et avril 2016.

2.700 signalements sérieux. Par rapport à la même période un an plus tôt, les signalements au 0800.005.696 ont bondi de 45%. Un peu plus de 2.700 hommes et femmes ont été signalés grâce à ce numéro de téléphone de la plateforme "Stop djihadisme". Les appels sont en réalité nettement plus nombreux, mais ces 2.700 personnes sont les profils jugés "pertinents" par le ministère de l’Intérieur, après un entretien qui dure en moyenne plus d’une heure.

Chaque jour, ce sont donc huit cas de personnes dont le comportement suscite l’inquiétude de leurs proches qui remontent au ministère. Sur l'année, la plateforme a bien sûr enregistré des "pics" d'appels. Le plus notable a eu lieu en novembre dernier, le mois des attentats de Paris. Une hausse qui s'explique sans doute par une population davantage sensibilisée et vigilante.

1 mineur pour 5 signalements. Sur l'année, ce que l’on retient principalement c’est qu'autant de convertis que de musulmans sont signalés pour radicalisation. Si les appels concernent majoritairement des hommes, les femmes ne sont pas absentes pour autant, puisqu’elles représentent 40% des signalements.

Enfin, l’âge des profils recensés via le numéro vert est également révélateur. Dans 1 cas sur 5, l'appel concerne un mineur. Sur ce point, on constate une importante différence entre les garçons et les filles. Chez ces dernières, les moins de 18 ans représentent un tiers des signalements. Des adolescentes qui, selon l'hypothèse soulevée par un collaborateur de Bernard Cazeneuve, sont peut-être un peu plus perdues et en quête d’identité.