Niveau scolaire en France : ces cinq études qui inquiètent

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Dévoilée mardi, l'étude Pirls pointe le faible niveau des écoliers français, un résultat qui va dans le même sens que d'autres enquêtes récemment publiées.

Mardi, la dernière enquête Pirls (Progress In International Reading Literacy Study) montre que les écoliers français de CM1 souffrent de plus en plus en lecture et en compréhension. Seulement un instantané ? Pas seulement. Car en matière d'éducation, les études sur le niveau des écoliers français se suivent… et se ressemblent. De Timms à Pirls en passant par Pisa, plusieurs études récentes pointent le retard de la France par rapport aux meilleurs standards européens. Présentation et conclusions.

PirlsPour Progress In International Reading Literacy Study

Date de publication : décembre 2017

Niveaux testés : CM1 dans 50 pays

Disciplines : lecture et compréhension

La France est la seule, avec les Pays-Bas, à voir son score baisser depuis 2001 et passe au 34ème rang sur 50. Le déclin est le plus marqué sur la compréhension de textes informatifs avec un score de 510, contre 532 en 2001. En lecture, ce n'est guère mieux. Avec un score de 520 points, les écoliers français restent au-dessus de la moyenne internationale (500 points) mais basculent sous la moyenne européenne (530 points).

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PisaPour Programme international pour le suivi des acquis des élèves

Date de publication : septembre 2017

Niveaux testés : 3ème dans 32 pays

Disciplines : le travail en groupe

Pisa a évalué pour la première fois cette année les performances des élèves lorsqu'ils travaillent en groupe. La France est à la peine : elle se classe 20ème sur les 32 pays testés. Seuls 6% des élèves français décrochent la note maximale en travail collectif. Et un bon tiers des élèves se situent au niveau le plus bas, ne parvenant pas à comprendre un problème en groupe ni à trouver des solutions pour le résoudre. Deux signes distinguent les bons élèves quand ils travaillent en équipe : ils pratiquent un sport collectif et leurs parents connaissent bien leurs camarades de classe.

TimssPour Trends in International Mathematics and Science Study

Date de publication : novembre 2016

Niveaux testés : CM1 (dans 50 pays) et lycéens de Terminale scientifique (dans neuf pays)

Disciplines : mathématiques et sciences

Les 4.870 élèves français de CM1 y obtiennent 488 points en mathématiques et 487 points en sciences : des résultats en-dessous de la moyenne internationale (500) et européenne (525). Si plusieurs pays d'Asie devancent de 100 points la France, l'Hexagone se fait aussi battre par des pays voisins comme l'Allemagne ou le Portugal. La particularité de cette étude est qu'elle démontre que l'école tricolore peine à produire une élite. En effet, à côté des 45% des élèves français qui figurent dans le groupe des plus faibles, seuls 11% d'entre eux parviennent à se hisser dans celui des meilleurs.

Les résultats de cette étude sont également sans pitié pour nos lycéens puisque seuls 1% d'entre eux se classent dans le niveau "avancé", contre 15% en 1995 dans une précédente édition du Timss. 11% sont estimés être à un niveau "élevé" contre… 64% en 1995. Limite à ce baromètre : la filière S française y est comparée à d'autres qui sont extrêmement sélectives comme en Russie. Ce qui peut expliquer les mauvais résultats de l'Hexagone.

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PisaPour Programme international pour le suivi des acquis des élèves

Date : décembre 2016

Niveaux testés : 3ème dans 70 pays

Disciplines : mathématiques, culture scientifique, compréhension de l'écrit

Selon cette étude menée par l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), les élèves français restent dans la moyenne de leurs pairs. Mais, une fois les résultats passés à la loupe, on relève cependant un recul de quatre points en mathématiques et une stagnation en sciences. Les élèves gagnent en revanche deux points dans la compréhension de l'écrit. Pisa relève la forte influence du du milieu social, culturel et économique sur le niveau scolaire des adolescents. L'enquête questionne en effet les collégiens sur leur niveau de vie. Résultat : près de 40% des élèves en France issus d'un milieu défavorisé sont en difficulté, contre 34% seulement pour la moyenne OCDE. Une caractéristique que l'on retrouve en étudiant les enfants issus de l'immigration (13% de la classe d'âge des 15 ans en France). Ils affichent des performances en sciences inférieures de 62 points par rapport aux enfants non immigrés, contre 43 points de moins en moyenne de l'OCDE.

Mais l'âge de 15 ans retenu par Pisa prête à polémique. En effet, dans certains pays testés, une partie des adolescents sont sortis du système scolaire et ce sont donc les meilleurs qui participent à l'étude. Ce qui n'est pas le cas en France, où, en 3ème, la scolarité est encore obligatoire.

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La dictée du ministère de l'Éducation nationale

Date de publication : novembre 2016

Niveaux testés : CM2 en 1987, 2007 et 2015 en France

Disciplines : orthographe

Ces tests réalisés par le ministère de l'Éducation nationale, qui ont le mérite d'embrasser le niveau des écoliers sur un temps long, sont sans appel : il y a bel et bien un déclin. À l'entrée en collège, les CM2 faisaient, lors d'une même dictée de 67 mots, 10,6 fautes en moyenne en 1987, 14,3 en 2007 et 17,8 en 2015. Pour faire bref, l'écolier d'aujourd'hui fait sept fautes de plus que son prédécesseur des années 1980. Pis, la catégorie de ceux faisant au moins 25 fautes gonfle, passant de 19,8% des élèves testés (contre 5,4% en 1987).

Pourtant, selon la note d'information qui accompagne l'étude, "le texte ne présente pas de difficultés linguistiques particulières" mais met plutôt l'accent sur "la gestion des chaînes d’accord, et nécessite d’en assurer la continuité tout au long de la dictée". C'est ce qui perd les CM2 qui font peu de fautes lexicales mais pêchent cependant dans l'orthographe grammaticale.