Nice : "radicalisation islamiste récente" du tueur selon des gardés à vue

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avec AFP , modifié à
Les auditions des cinq personnes toujours en garde à vue dans l'enquête sur l'attentat de Nice semblent aller "dans le sens d'un basculement récent vers l'islam radical". 

Cinq personnes, dont l'épouse du tueur, étaient toujours en garde à vue samedi après-midi dans l'enquête sur l'attentat de Nice, certaines auditions évoquant un "basculement récent vers l'islam radical" du Tunisien de 31 ans, a affirmé samedi une source policière.

"Un basculement récent". La garde à vue de l'épouse de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, dont il était séparé, a été prolongée de 24 heures, a-t-on appris de source judiciaire. Un homme, également arrêté vendredi, et trois autres interpellés samedi, sont toujours en garde à vue. Leur identité n'a pas été précisée. Les auditions "sembleraient aller dans le sens d'un basculement récent vers l'islam radical", mais le groupe Etat islamique "n'est pas à ce stade mentionné", a précisé la source policière.

"Un attentat d'un type nouveau". D'après le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, le chauffeur-livreur, qui a tué 84 personnes au volant de son camion jeudi soir sur la Promenade des Anglais à Nice, "semble s'être radicalisé très rapidement". Il s'agit d'"un attentat d'un type nouveau" commis par "des individus sensibles au message de Daech (qui) s'engagent dans des actions extrêmement violentes sans nécessairement avoir participé aux combats, sans nécessairement avoir été entraînés", a souligné le ministre.

"Cela ne prouve rien". Inconnu des services de renseignement, jamais signalé pour radicalisation, Lahouaiej-Bouhlel était "en relation avec des personnes elles-mêmes en contact avec des islamistes radicaux", a affirmé une source proche du dossier. "Mais à ce stade des investigations, cela ne prouve rien" quant à d'éventuelles complicités, a-t-elle ajouté. Aucun document de propagande djihadiste n'a été retrouvé à l'intérieur du camion. L'exploitation du matériel informatique saisi aux deux adresses du chauffeur, et du téléphone retrouvé dans le véhicule, est en cours.

En matière de terrorisme, les gardes à vue peuvent durer jusqu'à quatre jours, voire six en cas de menace d'attentat imminent ou pour les nécessités de la coopération internationale.