Maths : le niveau des collégiens français chute

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Image d'illustration © JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
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ÉDUCATION - Une étude du ministère de l'Éducation nationale rapporte une baisse du niveau en mathématiques des collégiens français. La proportion des bons élèves dans cette matière baisse, tandis que celle des moins bons est en hausse. 

Les classements PISA, qui évaluent dans 65 pays le niveau en français, en science et en maths des élèves, ne donnent déjà pas de très bonnes places à la France. Une étude du ministère de l'Education nationale, révélée dimanche par Le Parisien, vient confirmer cette piètre position. Alors que le gouvernement projette de réformer le collège, elle montre en effet que le niveau des collégiens en mathématiques a reculé. Ce type d'étude est effectuée tous les six ans par l'État afin de mesurer l'évolution du niveau des élèves français. 

Des bonnets d'ânes plus nombreux... L'étude, qui a porté en 2014  sur un échantillon représentatif de quelque 8.000 collégiens de 3ème de 323 collèges publics et privés, révèle qu'un élève sur cinq n'était capable de traiter que des exercices très simples, de niveau CM2 ou de début du collège. En outre, le pourcentage des élèves de très faible ou de faible niveau passe de 15% à 19,5% en six ans, soit un élève sur cinq.

... et moins de "matheux". Parallèlement, si les deux groupes de niveaux moyens restent à peu près identiques, celui des élèves de 3ème de bon niveau en mathématiques perd près de 3 points, en passant de 18,6% en 2008 à 15,3% en 2014. Le groupe des "super-matheux" reste quant à lui stable à 9,1%.

Pour Valérie Sipahimalani, secrétaire générale adjointe du syndicat des professeurs SNES interrogée par Europe 1, "cette étude qui est très fiable" vient montrer qu'"on a maintenu la formation des élites et elles sont toujours aussi bonnes" mais "par contre, les élèves en difficulté s'enfoncent progressivement depuis 10-15 ans". Selon la responsable syndicale, cette dégradation est liée "aux suppressions de postes, au fait qu'il n'y a plus de formation continue, aux augmentations d'effectifs des élèves et à la ghettoïsation des collèges". 

Les moins bons sont issus de milieux défavorisés. Le détail de l'étude n'est guère reluisant puisque les élèves les moins bons en mathématiques y sont aussi ceux qui sont issus de milieux défavorisés. Ce qui vient montrer que l'école française n'arrive pas à combler l'écart social entre les élèves. L'étude, qui demande aux élèves la professions de leurs parents, permet de classer les établissements en quatre groupes. Or, c'est c'est dans celui où l'indice social est le plus élevé que les scores en maths sont les meilleurs. Dans les trois autres groupes, les résultats sont en baisse par rapport à 2008. 

Rendre plus attractif les maths. En décembre 2014, Najat Vallaud-Belkacem avait dévoilé plusieurs pistes afin de rendre l'enseignement des maths plus attractif aux yeux des élèves. La ministre de l'Education nationale avait proposé que les maths soient croisé avec d'autres disciplines comme le sport et la géographie afin de les rendre plus concrets et de rendre son enseignement plus ludique en privilégiant par exemple le calcul mental. Enfin, les mathématiques doivent trouver, selon Najat Vallaud-Belkacem, toute leur place dans la pratique du numérique