Face à l'urgence la mairie a condamné le potager et installé un grillage pour sanctuariser les sols pollués. (Illustration) 2:00
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Nathalie Chevance, édité par O.G. , modifié à
Construite sur un ancien site industriel, les sols d'une école maternelle des quartiers nord contiennent de fortes doses de matières hautement cancérigènes.
REPORTAGE

Pendant 34 ans, Michelle, la gardienne de l'école Oasis des Aygalades, dans les quartiers nord de Marseille, a cultivé le potager de la maternelle et les enfants ont profité des espaces verts sans se soucier de ce qu'il y avait dans les sols. Cette terre, contaminée par une ancienne usine métallurgique est désormais sous haute surveillance. Mardi matin, les parents d'élèves ont manifesté devant l'établissement pour interpeller les pouvoirs publics.

Cancer de la peau. La gardienne a développé un cancer de la peau et fait analyser les sols par un laboratoire agréé. "On a trouvé de fortes concentrations de plomb, d'arsenic, de cadmium, de mercure, hautement cancérigènes au fil des années. Tout dépassait les normes à respecter dans mon jardin et l'arrière de l'école où il y a le stade des enfants". Au cours des années, elle a évidemment mangé les tomates et le persil de son jardin potager. 

"Je vais faire faire une prise de sang à ma fille". Face à l'urgence, la mairie a condamné le potager et installé un grillage pour sanctuariser les sols pollués afin que les enfants ne puissent plus toucher la terre. Pas de quoi rassurer les familles, dont Stéphanie est la porte-parole : "Non, les enfants ne sont pas protégés au niveau de la sécurité des sols. C'est un petit grillage qui sépare la cour de récréation, les enfants passent la main dans la terre, les feuilles, pour les mettre à la bouche", raconte la maman. "Je vais faire faire une prise de sang à ma fille. On attend que de nouveaux tests soient faits au niveau de la terre", ajoute la porte-parole des parents d'élèves qui ont par ailleurs reçu le soutien de la sénatrice PS Samia Ghali. 

Une école rasée d'ici 2025. La Ville précise que l'école doit être rasée puis reconstruite, d'ici 2025. En attendant, un mur doit être dressé afin de mieux délimiter le périmètre pollué.