Déradicaliser, c'est bien, prévenir la radicalisation, c'est mieux. Pour Amar Lasfar, président de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), les associations musulmanes n'ont eu de cesse de s'employer à combattre l'idéologie de Daech "par la prévention". "Nous avons toujours condamné [le terrorisme], à haute voix", a assuré le responsable musulman au micro d'Europe 1 lundi. "Le terrorisme n'a pas de place ni dans la religion, ni dans la société".
Organiser des "débats contradictoires". En matière de prévention, Amar Lasfar a souligné le rôle de l'UOIF dans l'organisation de "débats contradictoires" avec les personnes radicalisées qui "parlent au nom du même Dieu" que les musulmans. "Il y a quelques brebis galeuses, quelques poissons qui passent au travers des mailles du filet, mais heureusement que nous sommes là." Selon lui, les familles adhérentes à l'UOIF jouent un rôle crucial en faisant remonter des informations sur les individus qui basculent vers l'extrémisme. "Notre islam s'intègre au sein de la République", a t-il martelé.
"Rajouter de la stigmatisation". Amar Lasfar a également fustigé les propos tenus par Patrick Kanner sur Europe 1 dimanche. Le ministre de la Ville avait en effet assuré qu'il existait en France "une centaine de quartiers qui présentent des similitudes potentielles avec Molenbeek", fief terroriste en Belgique. "Il y a des phénomènes de radicalisation partout", a reconnu le président de l'UOIF", mais annoncer comme ça qu'il y a des quartiers qui ressemblent à Molenbeek porte atteinte à Molenbeek et rajoute de la stigmatisation." Selon le responsable musulman, "la politique urbanistique de notre pays" explique en partie ces phénomènes de radicalisation.