Loire : un an de prison ferme pour avoir giflé la maîtresse de sa fille

L'enseignante a dit son incompréhension quant à la peine infligée à la mère de famille.
L'enseignante a dit son incompréhension quant à la peine infligée à la mère de famille. © THOMAS SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
Une mère de famille a été condamnée mardi à un an de prison ferme pour avoir frappé l'enseignante de sa fille l'année dernière. 

Une mère de cinq enfants a été condamnée mardi à Roanne à une lourde peine de 18 mois de prison dont un an ferme pour avoir giflé la maîtresse d'une de ses filles , a appris l'AFP de sources concordantes mercredi. Le tribunal correctionnel est allé au-delà des réquisitions, le procureur ayant requis 12 mois de prison dont six mois ferme, a indiqué le parquet, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'incompréhension de toutes les parties. "La peine est lourde, aberrante mais je ne vois pas comment la justice aurait pu être sereine", a déclaré l'avocat de l'accusée Me Hugues Roumeau. Il a notamment pointé la mobilisation de quelques dizaines d'enseignants devant le palais pour soutenir leur collègue. Et l'absence d'un traducteur pour sa cliente, appartenant à la communauté Rom, dont les propos ont été traduits par son mari. La partie civile a aussi exprimé son incompréhension. L'enseignante est "choquée de la condamnation. Elle ne s'attendait pas à cela, elle voulait que son préjudice soit reconnu, pas qu'une mère de famille soit envoyée en prison", a réagi Me Julie Urcissin, collaboratrice de Me Jean-Louis Robert.

Elle accuse l'enseignante de frapper sa fille. L'accusée, qui a cinq enfants dont un d'un an qu'elle allaitait toujours, a été incarcérée mardi soir à la prison de La Talaudière, près de Saint-Etienne, a souligné son conseil, qui ne souhaitait pas dire si sa cliente fera appel de sa condamnation. Les faits remontent à mars 2017 à Mably, commune limitrophe de Roanne. Voyant une bosse sur la tête de sa fille, la maman accuse rapidement l'enseignante et directrice de l'école. Elle lui inflige plusieurs gifles, tire son écharpe, sa queue de cheval, sous le regard d'élèves, de parents et d'autres enseignants. Une agression qui a entraîné 3 jours d'ITT (incapacité temporaire de travail). À l'audience, l'accusée n'a pas vraiment fourni d'explications sur son geste, se bornant à expliquer qu'elle avait attrapé l'écharpe pour se défendre face aux coups de l'enseignante. Une version contredite par des témoins.