L'évêque de Pontoise ne "saurait pas dire" si la pédophilie est un péché

L'évêque de Pontoise, Stanislas Lalanne.
L'évêque de Pontoise, Stanislas Lalanne. © FRANCOIS GUILLOT / AFP
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avec AFP , modifié à
Alors que l'Eglise fait face à de nouveaux scandales de pédophilie, l'évêque de Pontoise n'a pas su dire avec certitude s'il s'agissait d'un pêché.

Pour l'évêque de Pontoise, Stanislas Lalanne, la pédophilie est "un mal" mais il ne "saurait pas dire" si c'est un péché. Ses propos ont choqué les victimes d'un prêtre pédophile à Lyon qui s'en sont émues mercredi.

Un "mal" mais... "La pédophilie est un mal. Est-ce que c'est de l'ordre du péché ? Ça, je ne saurai pas dire, c'est différent pour chaque personne. Mais c'est un mal et la première chose à faire c'est de protéger les victimes ou les éventuelles victimes", a-t-il déclaré mardi sur RCF, réseau de 63 radios chrétiennes francophones.

"On ne peut pas généraliser". Mgr Lalanne intervenait dans le cadre de l'émission "Le Temps de le dire" consacrée à "L'Église de France face à la pédophilie". Un peu plus tard, plusieurs auditeurs heurtés par ses propos l'ont relancé et l'évêque a précisé : "C'est un mal profond. Les choses sont très, très claires. Est-ce que c'est péché ou pas ? Je ne sais pas et ça peut être différent suivant chacun. Donc on ne peut pas généraliser", a ajouté le responsable religieux.

Un pédophile, conscient ou pas ? "La difficulté, c'est quelle conscience la personne a de ce mal ? Comment elle s'en sent responsable ? (...) Quand on commet un péché, on a conscience qu'on blesse la relation à l'autre et qu'en blessant la relation à l'autre, on blesse la relation avec Dieu", explique-t-il. "On est dans l'ordre du péché mais est-ce que cet homme est pécheur au sens strict du terme ? Je ne peux pas le dire, à chaque fois, on ne peut pas parler de façon générale", a conclu Stanislas Lalanne.

Dans un communiqué publié le lendemain, les membres de l'association La Parole Libérée dénoncent une "communication de l'Eglise de France empreinte de maladresses et d'amateurisme" et des propos qui résonnent "de manière violente et dégradante pour les victimes d'actes de pédophilie".