Les mannequins anorexiques bientôt interdits de podiums ?

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Fabienne Cosnay , modifié à
C'est ce que propose le député PS Olivier Véran. Il a reçu le soutien de la ministre de la Santé Marisol Touraine.

Deux amendements au projet de loi santé, interdisant le recours aux mannequins dénutris et l'apologie de l'anorexie, ont été déposés lundi à l'Assemblée nationale par le député PS de l'Isère Olivier Véran.

Touraine soutient l'initiative. Ces deux amendements ont reçus le soutien de la ministre de la Santé Marisol Touraine, lundi matin. "Indiquer que, quand on est mannequin, on doit aussi s'alimenter et prendre soin de sa santé, c'est un message important, et c'est un message important en particulier à destination des jeunes filles (...) qui voient dans ces mannequins des modèles esthétiques", a déclaré la ministre. "La démarche est bonne", a-t-elle ajouté, tout en précisant que le gouvernement devrait regarder "précisément la rédaction des amendements".

Un certificat médical à présenter. Le premier amendement vise à "interdire le recours à des jeunes femmes d'extrême maigreur, dont le poids les mettrait en danger" dans le mannequinat. "Les mannequins devront présenter pour cela un certificat médical avant une embauche et quelques semaines après", détaille le parlementaire, interrogé par le Parisien. "Si les agences ne respectent pas cette règlementation, elles seront pénalement responsables". Avec des sanctions pouvant aller jusqu'à 75.000 euros d'amende et six mois d'emprisonnement.

Mais comment évaluer "l'extrême maigreur" ? Cet état d'extrême maigreur serait évalué sur l'indice de masse corporelle (IMC) , calculé en divisant le poids par la taille élevée au carré. Cette valeur d'IMC reste à déterminer. "En France, on considère que l'on est maigre en dessous de 18,5. L'OMS retient un indice en dessous de 18 pour commencer à parler de dénutrition. En dessous de 17, c'est une dénutrition sévère. En dessous de 16, c'est considéré comme un état de famine", détaille le député.  

Un délit d'apologie à l'anorexie. Dans un deuxième amendement, le député socialiste propose de créer "un délit d'apologie à l'anorexie". Dans le viseur du parlementaire : les sites internet pro-ana, qui encouragent l'extrême maigreur et font l'apologie de l'anorexie. Ces sites vantent le fameux "thigh gap", l'écart entre les cuisses qu’ont certaines femmes quand elles se tiennent droites, pieds serrés, et qui constitue le critère minceur pour beaucoup d'adolescentes et qui conduit certaines à se priver.

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