Les femmes sont largement sous-représentées à la télé et à la radio

Kady Adoum-Douass 1280
La journaliste Kady Adoum-Douass sur Arte.
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avec AFP , modifié à
Le CSA épingle le manque de femmes invitées dans les émissions audiovisuelles, notamment en tant qu'"experts" et "invités politiques". 

Les femmes sont largement sous-représentées à la télé et à la radio, notamment parmi les experts invités, selon le premier rapport annuel du Conseil supérieur de l'audiovisuel sur la question, présenté mardi à l'occasion de la journée des droits des femmes. "Globalement, les femmes sont moins représentées à l'antenne que les hommes", note le CSA, qui a analysé les données fournies par 40 des principales chaînes de télévision et stations de radio en 2015. Le CSA constate surtout une sous-représentation des femmes en tant qu'"experts", "intervenants" et "invités politiques". 

France 5, Canal+ et chaînes d'info pointés du doigt. Le rapport souligne notamment les émissions de France 5 "C dans l'air", qui n'a fait appel en 2015 qu'à 25% d'expertes, et "C politique" avec 19% d'invitées politiques. "Le taux d'expertes tombe même à moins de 20% pour Canal+", note le rapport. Il y a cependant autant de femmes que d'hommes parmi les présentateurs et journalistes à la télévision, voire plus sur certaines chaînes comme France Ô ou Paris Première. Concernant les chaînes d'info, la proportion des femmes dans les catégories "experts", "autres intervenants" ou "invités politiques" ne dépasse pas 30% en moyenne. Les radios, de leur côté, "semblent éprouver plus de difficultés à mettre des femmes à l'antenne (notamment RMC avec 17% de présentatrices et animatrices)", relève le CSA, un constat déjà effectué en 2014. France Inter n'a par exemple invité que 20% d'expertes dans sa matinale.

Une année de rodage. La présence des femmes à l'antenne est "très importante pour l'image que les femmes et les hommes ont de la norme", a déclaré Sylvie Pierre-Brossolette, membre du CSA en charge du rapport. "Il faut absolument rééquilibrer cette image-là, sinon les filles continueront à penser que même avec leurs diplômes, elles ne peuvent pas avoir le même travail que les hommes". Le CSA rappelle dans son rapport que 2015 était une année de "rodage" pour les chaînes et les radios, qui doivent lui transmettre des données sur la présence des femmes à l'antenne, depuis une loi votée en 2014. "Ca fait partie d'un exercice de responsabilisation. Il est très important que les chaînes fassent elles-même le décompte, pour qu'elles se rendent compte", souligne Sylvie Pierre-Brossolette.