Les bons réflexes à avoir face aux pesticides dans les fruits et légumes

© Tobias SCHWARZ / AFP
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Selon un rapport publié mardi par l'ONG Générations Futures, près de trois-quarts des fruits et 41% des légumes non bio portent des traces de pesticides "quantifiables".

Mieux vaut opter pour une salade maïs/asperges que pour un duo de céleri et d’endive. Selon une étude publiée mardi par Générations Futures, près de trois-quarts des fruits et 41% des légumes non bio portent des traces de pesticides "quantifiables" : en clair, ils en contiennent plus de 0,01 mg le kilo. Aussi, et surtout, le rapport de l'ONG, basé sur des données de la direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF) sur la période 2012-2016, pointe de fortes différences entre les fruits et légumes. Comment s’y repérer ? Comment être certain d’éviter les pesticides ? 

Cerises et mangues les plus touchées par les dépassements de limite. Générations Futures a retenu 19 fruits et 33 légumes pour lesquels les échantillons étaient représentatifs. Et les écarts sont plus ou moins importants d'un produit à l'autre : en moyenne, 89% des échantillons de raisins présentaient des marques de pesticides, 88,4% pour des clémentines/mandarines et 87,7% des cerises. Côtés légumes, les échantillons de céleri branche sont ceux présentant les traces les plus importantes de pesticides (84,6%), devant les herbes fraîches (74,5%) et les endives (72,7%).

Il n’est ici question que de pesticides autorisés pour l’agriculture. À très forte dose, ces derniers sont suspectés de provoquer cancers et dérèglement hormonaux, surtout lorsqu’ils sont mélangés entre eux. Il existe toutefois en France des limites assez strictes. Et seuls 2,7% des fruits testés et 3,5% des légumes dépassent la limite maximale autorisée pour leur espèce, selon Générations Futures. Les dépassements des limites maximales autorisées concernent avant tout les cerises (6,6% des échantillons) et les mangues/papayes (4,8%). Côté légumes, les herbes fraîches étaient les plus concernées par les dépassements des valeurs autorisées (29,4% des cas), devant le céleri-branche (16%).

Lavez, cuisez, et mangez bio. S'il existe peu de moyens de connaître la dose de pesticide présent dans un produit au moment de le choisir sur son étal, certains gestes permettent d’en éliminer la teneur : les éplucher, les laver et les cuire à la vapeur, par exemple. Une étude américaine publiée en octobre dans le Journal of Agricultural and food chemistry révèle également que tremper vos produits durant 15 minutes dans un mélange d’eau et de bicarbonate de soude (500 ml d’eau pour une cuillère à café) permet d’éliminer une grande partie des traces de pesticides.

Mais il n'y a qu’un seul et unique moyen d’être sûr de ne pas en croiser : manger bio. En France, trois labels permettent de faire le tri dans les produits : "AB", pour "Agriculture biologique", le logo bio européen (le voir ici) et le logo "Cohérence bio". Le premier est décerné par un certificateur français et garantit que le produit est issu, de l’engrais au produit final, à 95% d’une culture sans pesticide. Le second garantit la même chose au niveau européen, même s’il tolère 0,9% d’OGM. Quant à Cohérence Bio, il vous assure une agriculture 100% écologique de bout en bout (engrais, eau, produits etc). Vous pouvez trouver l’ensemble des magasins et des producteurs qui proposent des produits Cohérence bio sur le site de l’organisme.

Les labels mentionnant une "agriculture raisonnée", en revanche, indiquent simplement que les agriculteurs s’engagent à limiter leur utilisation de pesticide, mais aucun organisme certificateur n’est là pour le vérifier.

Bientôt un nouveau plan d’action. Le gouvernement a par ailleurs prévu de présenter prochainement un plan d'action pour réduire les produits phytopharmaceutiques dans l'agriculture. En outre, des producteurs maraîchers et arboriculteurs veulent lancer un label "zéro résidu de pesticides", différent du bio. Chaque produit ne pourra pas présenter plus de 0,01 mg de pesticide au kilo. Pour Générations futures, cette solution n'est pas satisfaisante car "ces offres ne garantissent pas une absence d'utilisation de pesticides" et elles ne "suppriment pas les pollutions environnementales".