"L’ennemi, ce ne sont pas les hommes, ce sont les stéréobeaufs"

Dans le monde du travail, "les femmes ont une carence narcissique", estime Noémie Le Menn.
Dans le monde du travail, "les femmes ont une carence narcissique", estime Noémie Le Menn. © AFP
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O.G , modifié à
Les femmes sont encore confrontées à des comportements "ringards" dans le milieu professionnel, estime Noémie Le Menn, psychologue du travail.

Le monde du travail est encore trop pollué de comportements de types "stéréobeaufs" et de "ringarbitudes", tacle lundi Noémie Le Menn. Invitée de Circuits Courts sur Europe 1, la psychologue du travail et auteure de Libérez-vous de vos réflexes sexistes, explique toutefois qu'il ne faut pas identifier tous les hommes comme responsables du sexisme au travail.

"Oh, elle est jolie ta robe". "Vous avez beaucoup travaillé sur un dossier, sur sa préparation, sur sa présentation. Vous arrivez au travail et tout ce qu'on vous dit c'est 'Oh, elle est jolie ta robe". Pour cette psychologue du travail, c'est contre ces comportements, "complètements ringards", qu'il faut lutter. "L'ennemi, ce ne sont pas les hommes, ce sont les stéréobeaufs", lance-t-elle. "Combien de femmes ont-elles entendu le petit compliment sur le joli sac, la petite robe ?", questionne Noémie Le Menn, précisant : "Oui, on aime bien les compliments, mais au moment approprié". 

Le "syndrome de la boniche". Dans le monde du travail, "les femmes ont une carence narcissique", estime Noémie Le Menn. "Ces compliments indiquent la place des femmes : 'je te remets à ta place, tu es là pour faire jolie'", poursuit-elle. Pour la psychologue du travail, les femmes sont touchées par un tas de syndrome : syndrome de la bonne élève, de la bonne mère, de la bonne épouse... Des affections résumés par Noémie Le Menn par "le syndrome de la boniche". "On est capable de faire autre chose", plaide-t-elle. "Pas la peine de s'immoler sur l'autel de la boniche".