"Médaille de reconnaissance" pour 124 victimes du terrorisme

Plusieurs victimes du Bataclan figurent parmi les 124 noms honorés dimanche par la "médaille de reconnaissance".
Plusieurs victimes du Bataclan figurent parmi les 124 noms honorés dimanche par la "médaille de reconnaissance". © Christophe Petit Tesson / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
La majorité des personnes distinguées sont des victimes des attentats de Paris et de Nice. 

Pour la première fois, un décret collectif a décerné dimanche à 124 personnes victimes du terrorisme la "médaille de reconnaissance", dont 22 personnes qui la reçoivent à titre posthume, a annoncé la Chancellerie de la Légion d'honneur. Cette médaille spécifique a été créée le 12 juillet 2016, dans l'émotion qui a suivi les attentats survenus à Paris et Saint-Denis le 13 novembre 2015, lors desquels 130 personnes ont trouvé la mort, et de celui de Charlie Hebdo en janvier de la même année.

22 personnes décorées à titre posthume. La promotion distinguée dimanche comprend 124 personnes impliquées dans 21 événements terroristes survenus en France ou à l'étranger depuis 2011. Parmi elles, les victimes des attentats de novembre 2015 à Paris, du Bataclan, de Saint-Denis, mais aussi celles de l'attentat de Nice du 14 juillet 2016 sont les plus nombreuses. 22 personnes sont décédées dans ces attentats et reçoivent la médaille à titre posthume, 102 ont été blessées physiquement ou psychologiquement, 14 sont étrangères, 7 sont mineures, et 6 appartiennent aux forces publiques ou privées de sécurité ou de défense.

Quelles règles d'attribution ? La médaille nationale de reconnaissance est obligatoirement demandée par la victime, ou, si elle est décédée, par sa famille. Elle peut être décernée lors d'une promotion collective ou par un décret individuel, comme ce fut le cas pour sa première attribution, le 1er juin 2018, à une victime de l'attentat du Caire de 2009. Elle est rétroactive au 1er janvier 2006. Pour recevoir cette distinction, il faut être reconnu comme victime du terrorisme soit par le parquet de Paris, soit par le fonds de garantie aux victimes, et figurer sur la liste partagée des victimes du terrorisme tenue par la ministère de la Justice. La médaille peut être décernée à un mineur, et à un étranger comme à un Français.

Polémique au moment de sa création. Certaines victimes, comme celles du mois de janvier 2015, ont déjà été faites chevaliers de la Légion d'honneur avant même la création de cette médaille, et ne figurent donc pas dans cette promotion. La création de cette distinction avait suscité une polémique. La Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents (Fenvac) l'avait jugée "ni nécessaire ni légitime". L'Union nationale des combattants (UNC) avait déploré non pas son principe mais le rang donné à cette médaille, qui "arrive juste après l'Ordre national du mérite et devant les Croix de guerre". L'Association française des victimes du terrorisme (AFVT) l'avait en revanche accueillie favorablement.

La médaille de reconnaissance (une fleur à cinq pétales marqués de raies blanches intercalées de feuilles d'olivier, suspendue à un ruban blanc) a vocation à rendre hommage aux victimes, tandis que la Légion d'honneur récompense les services rendus à la Nation.