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Lionel Gougelot, édité par Anaïs Huet
Une récompense est promise alors que sur le littoral la question de la présence de ces mammifères marins est plutôt sensible... Les pêcheurs les accusent de manger le poisson.

Depuis le mois de janvier, trois phoques ont été retrouvés morts, dont deux abattus au fusil de chasse, sur le littoral de la côte d'Opale. Après avoir porté plainte, une association de défense de l'environnement, Sea Shepherd, propose une récompense de 10.000 euros à toute personne permettant d'identifier le ou les auteurs de ces actes de cruauté.

Un collectif "responsable d'un climat de haine". Le dernier phoque retrouvé sur la plage du Touquet avait été criblé de plombs, tirés par une arme de chasse de gros calibre. Même scénario pour le phoque retrouvé à Oye-Plage, près de Calais. Lamya Essemlali, porte-parole de l'association Sea Shepherd, soupçonne le collectif anti-phoque des pêcheurs du littoral, qui accuse les veaux marins de détruire la ressource en poissons. "Le collectif anti-phoques est, peut-être ou peut-être pas, directement responsable de braconnage. Mais ce qui est certain, c'est qu'il est responsable d'un climat de haine et de ressentiment envers ces animaux. Il semblerait que ces gens aient une dent contre les phoques. Dans un contexte où ce collectif prend de l'ampleur et prend de la voix, ça encourage ce genre de comportements", argumente-t-elle sur Europe 1.

"C'est n'importe quoi". Fabrice Gosselin, marin-pêcheur à Etaples et président du collectif anti-phoques du territoire, rejette en bloc cette accusation. "J'ai du mal à croire que ça vienne d'un pêcheur. Essayer de nous accuser d'abattre les phoques, c'est n'importe quoi. Ces 10.000 euros, ils n'ont qu'à les donner aux migrants qui n'ont pas d'argent à Calais. Ils en auront plus besoin que les phoques".

L'association Sea Shepherd ne désespère pas. Il y a quelques mois, une récompenser de 10.000 dollars avait permis d'arrêter les braconniers de tortues marines en Asie du Sud-Est.