Le coup de gueule de Sandrine, institutrice sans classe : "J'adore mon métier, je veux le faire, c'est une situation absurde"

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Virginie Salmen, édité par Romain David
Au micro d'Europe 1, une jeune institutrice a accepté de raconter son quotidien, alors que le rectorat ne lui a toujours pas attribué d'affectation quinze jours après la rentrée.
TÉMOIGNAGE

 Il y a des classes avec trop d'élèves, et il y a des profs... sans classe. Cette situation totalement absurde est pourtant devenue le quotidien de Sandrine*. Institutrice dans les Hauts-de-Seine, la jeune femme attend toujours d'être affectée quelque part, plus de deux semaines après la rentrée. Elle a accepté de témoigner de manière anonyme au micro d'Europe 1, alors que son statut lui interdit normalement de s'exprimer. Chaque jour, elle se présente dans son école de rattachement, dans l'espoir d'une affectation.

"Tous les jours depuis la rentrée, je vais à l'école à 8h30 et j'attends mon poste. Tous les jours, quand j'arrive, je couvre des livres et je vais dans les classes pour aider mes collègues de manière ponctuelle. Je n'ai pas d'élèves en face de moi alors que je suis enseignante, que j'ai le concours et le master.

Avoir un bac + 5 pour couvrir des livres... je trouve ça injuste et pas normal. J'attends un poste alors que dans une école qui n'est pas très loin de là où je suis, il y a des classes qui n'ont pas d'enseignants. J'ai appelé la responsable des affectations, plus de quinze fois dans la journée, je n'ai aucune réponse. J'adore mon métier, je veux le faire. Je trouve ça totalement inadmissible. C'est une situation absurde."

>> De 7h à 9h, c’est deux heures d’info avec Nikos Aliagas sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

*Le prénom a été modifié