Le Conseil de l'Europe fustige les prisons françaises

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Image d'illustration. © Pascal GUYOT/AFP
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avec Reuters , modifié à
Encore une fois, la France est mal classée par le Conseil de l'Europe pour sa surpopulation carcérale. 

La France, quoiqu'en progrès, reste parmi les mauvais élèves de la classe européenne pour la surpopulation et le taux de suicide en prison, selon la dernière enquête sur les établissements pénitentiaires publiée mardi par le Conseil de l'Europe.

115 détenus pour 100 places. Sur onze pays connaissant une situation de surpopulation carcérale en 2014, la France se situait en septième moins mauvaise position avec 115 détenus pour cent places, la moyenne étant de 91,7% parmi les 47 Etats membres du Conseil de l'Europe. La France est toutefois en progrès par rapport à 2013, quand ce taux était de 117%, révèle cette étude. La Hongrie arrive en tête des six pays qui font moins bien avec 142 détenus pour cent places, devant la Belgique (129), la Macédoine (123) et la Grèce (121).

Mal classée pour les suicides. L'analyse des taux de suicide, qui concerne l'année 2013, dénombre 12,4 faits pour 10.000 détenus. La France est également parmi les douze pays confrontés à un niveau de phénomène supérieur à la moyenne européenne (7,6). Mais il s'agit, là aussi, d'une évolution positive par rapport à 2012 (14,4 pour 10.000) et à 2011 (15,6).

Un taux d'incarcération faible. Au niveau européen, le taux médian de la population pénitentiaire a baissé de 7% entre 2013 et 2014, avec 134 détenus pour 100.000 habitants, poursuivant une décrue amorcée depuis 2011. "La clé, pour réduire la population pénitentiaire, consisterait à réduire la durée des peines", a souligné lors d'une conférence de presse à Strasbourg Marcelo Aebi, l'un des auteurs de l'étude. La France, avec un taux d'incarcération de 101 détenus pour 100.000 habitants, reste, comme la plupart des pays d'Europe de l'ouest, en deçà de la médiane européenne, bien qu'ayant vu ce taux augmenter de 30% au cours des dix dernières années.