Le Comorien de 8 ans retenu à Roissy pourra rester en France

Police Roissy Charles-de-Gaulle
Des policiers patrouillent dans les couloirs de l'aéroport de Roissy (Photo d'illustration) © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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L'enfant avait été placé en "zone d'attente" pendant dix jours à l'aéroport Charles-de-Gaulle.

Après dix jours à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle, un Comorien de huit ans va pouvoir rester en France. La justice a confié l'enfant à sa tante vendredi. "Il n'est plus privé de liberté, plus sous contrainte policière et il pourra rester en France", a déclaré Laure Blondel, une des responsables de l'association Anafé (Assistance nationale aux étrangers aux frontières). Selon l'avocate de l'enfant, Me Catherine Daoud, le procureur a décidé dans l'après-midi de "confier l'enfant à sa tante", qui vit dans les Yvelines et qui avait organisé son voyage, en attendant que le "juge des enfants s'assure notamment des conditions d'éducation et de sa scolarisation".

Une escorte pour ramener l'enfant aux Comores. L'entrée du petit en garçon en France s'est "vraiment jouée à rien", d'après la militante Laure Blondel. Le matin même, il avait été placé dans un avion pour être ramené sous escorte aux Comores. Mais "il a tempêté et pleuré et le commandant de bord a refusé de le prendre", selon une source aéroportuaire. Le 21 mars, cet enfant était arrivé seul à Roissy à bord d'un vol Air France avec le passeport français de son cousin. Il devait rejoindre sa tante, qui a été brièvement placée en garde à vue après avoir tenté de se faire passer pour sa mère, selon cette même source. Il avait alors été placé en "zone d'attente" à l'aéroport, le temps que la police effectue les vérifications nécessaires. Retrouvée par l'ambassade de France aux Comores, la mère avait accepté de reprendre son fils. La justice avait donc demandé son maintien en zone d'attente, le temps d'organiser son retour.

Des associations s'indignent. Indignées, plusieurs associations, dont La Voix de l'enfant ont dénoncé "tout enfermement administratif d'un enfant quel qu'il soit, d'où qu'il vienne". "Tout mineur se présentant seul aux frontières doit être protégé et admis sur le territoire français", ont-elles réclamé, accusant la France de ne pas respecter la Convention internationale relative aux droits de l'enfant. En juin 2015, la retenue plusieurs jours en zone d'attente à Roissy de deux fillettes de 3 et 6 ans avait entraîné l'ouverture d'enquêtes par le Défenseur des droits. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait donné "des consignes" pour faire en sorte que "les vérifications soient menées dans des délais très courts, notamment lorsqu'il s'agit de jeunes enfants".