La Seine en crue : les transports limités à Paris, les habitants s'organisent

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Justin Morin, Shanel Petit, Laure Dautriche et Aude Vernuccio édité par C.O. , modifié à
Les niveaux de certains fleuves comme la Seine continuent de monter dangereusement, privant Paris et sa banlieue de RER C.

La crue de la Seine dans la capitale pourrait atteindre voire légèrement dépasser d'ici à la fin de la semaine le pic de 6,10 m de 2016, en fonction des précipitations. Mardi, le niveau a été mesuré à 4,90 m au pont d'Austerlitz. Mercredi, les berges de la Seine, totalement submergées par les eaux, ont été fermées au public tout comme les tunnels et les souterrains qui longent la Seine. La ligne C du RER était également fermée mercredi dans la capitale et ce au moins jusqu'à vendredi.

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"Un scénario classique". "La Seine devrait atteindre un niveau assez proche de ce qu'on avait connu en juin 2016. La grande différence, c'est la situation du Loing, l'un des affluents de la Seine, qui avait connu des crues presque centennales", rappelle Marc Mortureux, directeur général de la Prévention des risques, contacté par Europe 1. "Là on est sur un scénario assez classique. Ce sont les grands affluents de la Seine qui vont contribuer à l'élévation du niveau, avec certains débordements possibles surtout en amont et en aval, moins dans Paris", assure-t-il.

"La situation est sérieuse mais il n'y a pas lieu de s'angoisser aujourd'hui outre mesure", a commenté par ailleurs la secrétaire d'Etat à la Transition écologique Brune Poirson, tandis que son collègue Sébastien Lecornu appelait à la "prudence". La maire de Paris, Anne Hidalgo, a réuni mardi la "cellule de crise" de la Ville, avec les opérateurs concernés (Enedis, GRDF, Eau de Paris, RATP, SNCF, etc). "Nous restons extrêmement vigilants", a-t-elle déclaré.

Le Louvre, qui comme Orsay en 2016 avait dû mettre ses réserves à l'abri, s'est également dit "très vigilant" : "Nous déclenchons notre plan de prévention des risques de crue lorsque la Seine atteint 5,08 m".

"On préfère anticiper". De nombreuses communes de région parisienne se préparent aussi à une montée des eaux. C’est le cas à Saint-Mammès en Seine-et-Marne. Sa condition géographique, à la confluence de la Seine et du Loing en fait une zone particulièrement à risque. En juin 2016, des crues avaient ravagé la commune de 3.000 habitants. Cette fois, l'anticipation est de mise, avec distribution de parpaing pour surélever les meubles, SMS d’informations, et l'instauration d'une cellule de crise, ouverte 24h/24. "On ne pourra pas empêcher l'eau de monter, mais au lieu de subir on préfère anticiper", explique le maire Yves Brument.

Mais à Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne, plusieurs quartiers ont déjà été inondés, une dizaine de rues ont été évacuées mardi et environ 150 personnes ont dû passer la nuit au gymnase. Et cela ne devrait qu'empirer dans les prochains jours.