La Manif pour tous de retour dans la rue

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avec AFP , modifié à
EN MAGES - Les organisateurs, qui protestaient dimanche contre la GPA et la PMA, revendiquent, pour leur part, 500.000 participants.

"Non aux mères porteuses", "protégeons la famille". Tels sont les mots d'ordre des milliers de manifestants de la Manif pour tous ont défilé dimanche à Paris. Près de deux ans après leurs défilés anti-mariage gay, ils étaient de retour dans la rue pour dénoncer la politique familiale du gouvernement et s'opposer à la GPA.

70.000 participants, selon la police. Les organisateurs du cortège parisien revendiquent 500.000 participants, alors que la police a dénombré 70.000 personnes. A 17h30, "aucun incident n'a été recensé par les forces de l'ordre", a-t-on appris auprès de la préfecture. La précédente manifestation avait rassemblé en février 100.000 personnes à Paris et à Lyon selon la police, 540.000 selon la Manif pour tous.

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Des manifestants venus de toute la France. Le cortège s'est élancé à 13h15 de la Porte Dauphine pour rejoindre Montparnasse. Plus d'un millier de policiers ont été mobilisés pour assurer la sécurité de la manifestation. Sous un ciel plombé et dans la fraîcheur, nombre de manifestants tout juste descendus des cars ont afflué dans l'ouest parisien et ont commencé à battre le pavé. Parmi eux, des adultes et des enfants, des jeunes ou retraités brandissaient leurs étendards bleu, blanc ou rose de la Manif pour tous (MPT).

La GPA et la PMA en ligne de mire. A l'origine, le mot d'ordre de la manifestation de dimanche était de s'opposer à la GPA et la PMA. "La déconstruction en cours de la politique familiale est désastreuse, cette déconstruction s'accélère", a donc estimé Ludovine de la Rochère, présidente du collectif. Les tracts des manifestants, imprimés longtemps à l'avance, portent donc sur ce thème.

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"Valls se moque de nous". "La femme n'est pas une machine à bébé" pouvait-on lire sur une pancarte, "tous les trois jours, un bébé GPA est importé en France", lisait-on sur une autre. La question d'un recours aux mères porteuses cristallise la plupart des craintes, malgré les garanties récemment apportées par le Premier ministre, Manuel Valls, qui a assuré qu'elle "est et sera interdite" en France.

Mais la tentative d'apaisement de Manuel Valls n'a pas calmé Martine, arrivée dimanche matin de Touraine. "Je n’étais pas sûre de venir. Et puis, quand j’ai entendu les propos de Manuel Valls, je me suis dit qu’il se moquait de nous, et puisqu’il se moquait de nous, j’allais monter. Le jour où je suis au pouvoir, je fais sauter cette loi imbécile. Je n’ai rien contre les homosexuels. S’ils veulent se marier, se faire une fête de famille et une pièce montée avec un personnage ridicule en plastique dessus, ça ne me gêne pas. Mais je ne veux pas qu’ils puissent adopter des enfants. Je trouve ça indigne et dangereux", réagit-elle au micro d'Europe 1.

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La diminution du congé parental, une aubaine. Mais d'autres sujets sont venus s'immiscer dans les slogans : le coup de rabot annoncé sur les allocations familiales, et un enseignement à l'école d'une théorie du genre niant selon le collectif les différences entre les sexes, dont le gouvernement a toujours démenti l'existence.

Une délégation du FN présente. Nombre de sympathisants de droite et d'extrême droite sont favorables aux idées de la Manif pour tous. Plusieurs élus de l'UMP, parmi lesquels Hervé Mariton, Michèle Alliot- Marie, Laurent Wauquiez participaient d'ailleurs à la manifestation, ainsi que Christine Boutin (Parti chrétien-démocrate). Une délégation du Front national était également présente dans le cortège. 

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Un rassemblement s'est également déroulé à Bordeaux, réunissant 7.500 personnes selon la police, 30.000 selon le collectif.