La Fédération hospitalière de France dévoile ses propositions contre un "hôpital à bout de souffle"

La FHF voudrait une refondation du modèle hospitalo-universitaire adapté aux nouvelles régions
La FHF voudrait une refondation du modèle hospitalo-universitaire adapté aux nouvelles régions © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
La FHF propose, entre autres, de donner plus de souplesse aux hôpitaux, qu'elle considère désorganisés par la réduction du temps de travail des personnels hospitaliers à 35h.

Plus d'autonomie pour les hôpitaux, restriction de la liberté d'installation des médecins libéraux, révision de la carte des CHU... la Fédération hospitalière de France, porte-voix des établissements publics "à bout de souffle", appelle vendredi à des réformes de fond, plutôt qu'"au coup par coup".

En finir avec la politique des 'économies au rabot'. Présentée à quelques semaines de la présidentielle, sa "plateforme" a été élaborée à l'issue d'une consultation en ligne et d'un "tour de France" et entend fournir des "clés" aux décideurs politiques pour lutter contre les déserts médicaux, réorganiser les hôpitaux ou encore rénover leurs modes de financement. "Il est devenu urgent d'en finir avec la politique des 'économies au rabot', conduite au coup par coup, sans réorganisation globale ", dénonce la FHF, en référence notamment aux 3 milliards d'euros d'économies demandés à l'hôpital sur trois ans depuis 2015.

Elle "appelle les gouvernants à assumer les réformes à conduire et à cesser des décisions prises nationalement mais non financées" et pénalisantes, comme la réduction du temps de travail des urgentistes ou les revalorisations salariales chez les fonctionnaires.

Donner plus d'autonomie aux hôpitaux. Pour donner plus de souplesse à des hôpitaux "à bout de souffle", désorganisés, selon la FHF, par la réforme des 35 heures, elle préconise "d'introduire au niveau législatif un dispositif d'autonomie avancée". Dans ce cadre, les personnels pourraient choisir un nouveau mode d'exercice "combinant augmentation de la durée de travail et renforcement de l'attractivité des rémunérations", afin notamment d'exercer dans plusieurs établissements de leur groupement hospitalier de territoire (GHT).

Plafonner les rémunérations du privé. Concernant l'accès aux soins, elle suggère d'empêcher les médecins libéraux pratiquant des dépassements d'honoraires de s'installer dans les zones sur-denses. Pour enrayer la pénurie de praticiens dans les hôpitaux publics et le recours onéreux à l'intérim, il faudrait selon elle plafonner les rémunérations dans le privé ou encore créer "un opérateur d'intérim parapublic à honoraires maîtrisés".

Refondre plusieurs systèmes inadaptés. Elle prône une refondation du modèle hospitalo-universitaire adapté aux nouvelles régions, l'instauration d'un "cinquième risque" de la sécurité sociale pour l'autonomie des personnes âgées et dépendantes ou encore un financement tenant mieux compte de la précarité des patients accueillis dans le public. La FHF représente 1.000 hôpitaux et 3.800 établissements médico-sociaux publics.