INFORMATION EUROPE 1 : dix chauffeurs attaquent Uber en justice

Les chauffeurs demandent à Uber la requalification de leur contrat commercial en contrat de travail de droit commun.
Les chauffeurs demandent à Uber la requalification de leur contrat commercial en contrat de travail de droit commun. © AFP
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Victor Dhollande-Monnier, édité par Clémence Olivier
Dix chauffeurs Uber ont décidé d'attaquer en justice la société pour laquelle ils travaillent. C'est la première fois qu'une audience collective se tient en France contre le géant américain.

Dix chauffeurs ont décidé d'attaquer en justice la société Uber, application qui met en relation des particuliers avec des chauffeurs. Selon nos informations, l’audience devant le conseil des prud’hommes de Paris se tiendra le 18 décembre prochain. Ce sera la première fois qu'une audience collective se tiendra en France contre le géant américain

Pour une requalification des contrats. Les chauffeurs demandent à Uber la requalification de leur contrat commercial en contrat de travail de droit commun (CDI). Les avocats qui défendent ce dossier estiment que les chauffeurs sont beaucoup trop dépendants d’Uber et ne récoltent pas les fruits de l'entrepreneuriat.

Trop dépendants d'Uber. "Le côté indépendant, c'est juste une illusion", confirme Brahim, qui a quitté son emploi dans une société de transports de marchandises en 2013 pour devenir chauffeur Uber. Cinq ans plus tard, il gagne à peine 1.200 euros par mois du fait des tarifs bas imposés par Uber. "On a le statut, mais on n'a pas les conditions d'entrepreneurs. Par contre, on assume tous les risques, on assume tous les coûts. Je me suis fait avoir par Uber, et j'espère que d'autres ne feront pas la même erreur." Ce père de famille n’a pourtant pas les moyens d’arrêter son activité car il a de nombreux emprunts à rembourser. 

Une audience décisive. Pour le secrétaire général du syndicat des chauffeurs privés, Sayah Baaroun, seule la justice peut aujourd'hui les aider. "On a tout essayé. On est face à un État qui est léthargique par rapport à ça. L'État ne veut pas comprendre les enjeux de la situation", déplore-t-il. L’audience devant les prud’hommes le 18 décembre prochain sera donc décisive. D'autant que si ces chauffeurs obtiennent gain de cause, cela pourrait donner des idées à des centaines de leurs collègues.