Immeubles effondrés à Marseille : les services municipaux perquisitionnés

Des services de la mairie ont été perquisitionnés mardi, a annoncé le procureur.
Des services de la mairie ont été perquisitionnés mardi, a annoncé le procureur. © BORIS HORVAT / AFP
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avec AFP , modifié à
Des perquisitions ont aussi eu lieu mardi au siège du bailleur social Marseille Habitat, dans le cadre de l'enquête sur l'effondrement de deux immeubles à Marseille le 5 novembre. 

Des perquisitions ont eu lieu mardi dans des services de la mairie et au siège du bailleur social Marseille Habitat, dépendant de la mairie, dans le cadre de l'enquête sur l'effondrement de deux immeubles à Marseille le 5 novembre, a déclaré le procureur, confirmant une information de Marsactu. "Ces perquisitions ont permis de saisir principalement des supports numériques qui vont être analysés par les enquêteurs", a précisé le procureur de la République.

L'enquête "va se prolonger de nombreuses semaines". Huit personnes sont mortes dans l'écroulement de ces deux immeubles vétustes du quartier de Noailles, l'un appartenant à la mairie via Marseille Habitat, et l'autre à une copropriété privée. Une enquête a été confiée à la police judiciaire pour déterminer les causes exactes du drame et établir d'éventuelles responsabilités. Des dizaines d'enquêteurs sont mobilisés et ont déjà réalisé "énormément d'auditions", a précisé une source policière. L'enquête, dans le cadre de laquelle aucune garde à vue n'a encore eu lieu, "va se prolonger de nombreuses semaines", a précisé cette source.

En plus des différentes expertises qui avaient pu être faites autour de ces immeubles déjà signalés pour leur délabrement, les enquêteurs continuent de s'intéresser aux gravats des immeubles à la recherche "de tout élément utile à l'enquête". Plusieurs expertises et procédures judiciaires avaient été engagées et témoignaient de la fragilité des immeubles qui se sont effondrés. Marseille Habitat avait racheté l'un d'eux, au terme de dix ans de procédure, et l'avait vidé et muré. Le bâtiment est peu à peu tombé en déliquescence, ce qui a pu entraîner l'effondrement de la copropriété privée voisine, estime le syndic de cette dernière.

Le maire Jean-Claude Gaudin critiqué. L'immeuble habité présentait toutefois lui aussi un certain nombre de fragilités, dont ont témoigné les habitants décrivant des murs fissurés et des portes qui ne se fermaient plus, ainsi que les procédures dans lesquelles la copropriété était impliquée. Le maire LR Jean-Claude Gaudin a été pointé en particulier du doigt par les habitants de ce quartier populaire pour l'insuffisance de ses efforts de rénovation du bâti dans le quartier populaire de Noailles, en plein centre, où s'est déroulé le drame.

Le rôle de la mairie est également scruté car la municipalité est responsable en cas de péril sur un immeuble, faisant courir un risque pour la sécurité des habitants. En l'espèce, les services municipaux étaient intervenus en urgence deux semaines avant le drame sur l'immeuble habité, qui avait été évacué. Mais, après l'avis d'un expert, les habitants, dont cinq sont morts ainsi que trois de leurs connaissances, avaient pu regagner leurs appartements.