Barbara Pompili
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C.P.
La "taxe Nutella" ne verra finalement pas le jour. Les députés ont en effet renoncé à taxer l'huile de palme. Pour Barbara Pompili, "cela aurait été de la démagogie". 

Les députés ont fait machine arrière mercredi soir. Ils ont finalement renoncé à augmenter les taxes sur l’huile de palme et certains élus n’ont pas caché leurs motivations dans l’hémicycle. Si certains ont renoncé c’est, en effet, qu’ils ne souhaitent pas froisser deux gros pays producteurs d’huile de palme : la Malaisie et l’Indonésie, dont le dernier négocie en ce moment-même des contrats avec Airbus. "Nous n’avons pas du tout reculé devant ces deux pays. Lorsque nous avons des textes sur la biodiversité, nous subissons des pressions de toute part et si on cédait à ces pressions, on ne sortirait jamais de loi", a pourtant expliqué sur Europe 1 jeudi midi, Barbara Pompili, la secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité.

60 millions de tonnes en 2020. Le principal problème de l’huile de palme est l’impact de sa culture sur l’environnement. Selon un rapport de l’ONU, la culture des palmiers à huile serait responsable de 17 à 27% des déforestations en Indonésie et jusqu’à 80% en Malaisie. Des chiffres qui s’expliquent par l’augmentation de la consommation mondiale d’huile de palme. D’ici 2020, on pourrait en effet en produire 60 millions de tonnes d'huile par an, contre 15 millions de tonnes en 1995. Résultat, pour assurer ce niveau de culture, il faut détruire des hectares de forêt. Une destruction que souhaite cesser coûte que coûte Barbara Pompili. "Je veux qu’on arrête la déforestation et pour l’arrêter que faut-il faire ? On s’était dit qu’il fallait arrêter l’avantage fiscal qu’a l’huile de palme aujourd’hui par rapport à d’autres huiles mais en fait, il faut surtout travailler pour certifier des filières durables", a-t-elle ainsi expliqué. 

"Tout remettre à plat". La secrétaire d'Etat a donc tenté de justifier et d'expliquer le recul des députés. "On a reçu un rapport parlementaire mercredi qui nous dit que toutes les taxations d’huiles alimentaires n’ont aucun sens. Il faut tout remettre à plat. Alors, à partir de ce moment, ce serait de la démagogie et du populisme que de taxer l’huile de palme maintenant et de l’enlever dans trois mois", a argumenté la secrétaire d’Etat en charge de la biodiversité qui a souligné la volonté du gouvernement de faire cette réforme "dans les six mois qui viennent".

Pas de danger pour la santé. Pour l'heure, l'huile de palme va donc continuer à être présente dans un grand nombre de préparations alimentaires, notamment industrielles. Sachez toutefois qu'en matière de santé, consommer en petite quantité de l’huile de palme ne présente pas de danger particulier. Par contre, il est recommandé de ne pas consommer trop de chips, de gâteaux ou encore le fameux Nutella, d’où le nom de "taxe Nutella", qui contiennent beaucoup d'huile de palme. Cette huile est, en effet, riche en acides gras saturés dont on connait les risques : diabète, cholestérol ou encore surpoids.