Haute-Corse : le maire de Sisco maintient son arrêté anti-burkini

Une violente rixe s'était produite sur une plage de Sisco, mi-août
Une violente rixe s'était produite sur une plage de Sisco, mi-août © PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
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avec AFP , modifié à
Le maire avait pris cet arrêté au lendemain d'une violente rixe entre des villageois et des Marocains dans sa commune, mi-août. 

Ange-Pierre Vivoni, le maire socialiste de Sisco, en Haute-Corse, maintient son arrêté "anti-burkini", pris au lendemain d'une violente rixe entre des Marocains de Furiani et des villageois dans sa commune mi-août, malgré la suspension par le Conseil d'Etat d'un texte similaire.

"Je risquais d'avoir des morts !". La plus haute juridiction administrative française a suspendu vendredi un arrêté municipal anti-burkini, celui de la commune de Villeneuve-Loubet, sur la Côte d'Azur, avertissant les maires que toute interdiction de ces tenues de bain islamiques couvrantes devait s'appuyer sur des "risques avérés" pour l'ordre public. "Je ne me sens pas concerné par la décision du Conseil d'Etat", a déclaré le maire. "Mon arrêté n'était pas de la prévention, je l'ai pris pour la sécurité des biens et personnes de ma commune, je risquais d'avoir des morts !", a-t-il expliqué.

Ange-Pierre Vivoni a rappelé avoir pris cet arrêté "pour protéger toute la population, y compris les musulmans". Il estime que dans le contexte actuel, "il ne peut y avoir aucune provocation, de qui que ce soit". "Des musulmans m'ont remercié d'avoir pris cet arrêté, car leur religion prône la paix et l'entente des peuples", a-t-il ajouté. Cinq hommes soupçonnés d'avoir été impliqués dans une violente rixe sur une crique de Sisco le 13 août, ayant fait cinq blessés légers, seront jugés le 15 septembre devant le tribunal correctionnel de Bastia. 

"Le volcan n'est pas éteint". La bagarre avait opposé des villageois de la région de Sisco à trois frères marocains de Furiani. Ces derniers ont été reconnus par le parquet de Bastia comme étant à l'origine des incidents qui avaient nécessité l'intervention de cent gendarmes et policiers pour ramener le calme. Le procureur de la République avait tenu à exclure une quelconque radicalisation et avait précisé que la rixe n'avait pas été déclenchée par une photo d'une musulmane se baignant en burkini. "Les tensions sont retombées aujourd'hui mais ça couve, le volcan n'est pas éteint", a affirmé vendredi Ange-Pierre Vivoni. "Ce sera comme ça jusqu'au 15 septembre".