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L’affaire Denis Baupin a fait réagir une auditrice au standard d’Europe 1. Cette dernière a raconté avoir été victime d’agression sexuelle par un homme politique.

Valérie s’est reconnue dans le témoignage de Sandrine Rousseau, la député EELV qui accuse le vice-président de l’Assemblée nationale, Denis Baupin, de harcèlement sexuel. Comme elle, elle est une femme politique. Comme elle aussi, elle dit avoir été agressée sexuellement par un élu. Lundi midi, cette auditrice d’Europe 1, ancienne adjointe d’une ville de 80.000 habitants, a décroché son téléphone pour livrer son récit à l’antenne, celui d’une femme politique dont le destin a vrillé.

 

Entendu sur europe1 :
Je l’ai repoussé violemment

 

Pendant treize ans, Valérie a été ajointe au maire. Vers la fin du deuxième mandat, peu de temps avant les élections, elle raconte avoir été agressée sexuellement : "J’ai été attrapée par le maire dans son bureau. Il a tenté de me saisir pour m’embrasser, je l’ai repoussé assez violemment", raconte-t-elle de façon anonyme.

"Le  lendemain,  il m’a dit 'on peut au moins se faire la bise' ", se souvient-elle. "Puis l’incident a été clos, on n'en a plus jamais parlé".

 

Entendu sur europe1 :
Nous avons toutes les deux été évincées après l’incident du bureau

 

Quelque temps après, le mandat du maire est renouvelé et Valérie "passe à la trappe".  Elle en discute alors avec une collègue qui a également perdu son emploi à la mairie de manière incompréhensible. "Je me suis rendu compte qu’elle avait vécu exactement la même chose. Nous avons toutes les deux évincées à la suite de l’incident du bureau".

 

Entendu sur europe1 :
Je ne suis pas une femme faible

 

Face à cette situation, Valérie ne sait pas comment réagir. "C’est quelqu’un que je connaissais depuis longtemps avec qui je travaillais depuis longtemps. J’ai été sidérée de voir qu’une relation qui paraissait normale pouvait tout à coup vriller de façon étonnante." Difficile donc pour elle d’en parler avec d’autres personnes, difficile aussi de porter plainte. "Je ne suis pas une femme faible et c’est compliqué pour moi de me dire que d’une certaine manière mon destin a été impacté par un événement comme celui la."

Après son éviction, Valérie vit mal certaines déclarations publiques du maire. "Je me souviens avoir eu la nausée lorsqu’il expliquait à quel point il était féministe, à l’occasion de la Journée de la femme".  Aujourd’hui, ce maire n’est plus en activité mais "quelque part, ça trouble encore ma vie, même si j’aime mieux me dire que non."