policier manifestation 3/11 crédit : PATRICK KOVARIK / AFP - 1280 1:30
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Alain Acco avec M.R.
Les policiers ont de plus en plus de contraintes administratives, notamment lors des gardes à vue. Des lourdeurs que policiers de terrain et syndicats dénoncent.
TÉMOIGNAGE

Le mouvement de contestation des agents de police ne faiblit pas, un mois après les premières manifestations nocturnes provoquées par l'agression de gardiens de la paix à Vitry-Châtillon. Un collectif national de "policiers en colère" appelle à des rassemblements simultanés, samedi après-midi partout en France. Les policiers réclament toujours plus de moyens et de reconnaissance. Mais les revendications portent désormais, aussi, sur les lourdeurs de la procédure pénale.

Un allègement qui n'a pas eu lieu. Environ mille policiers ont déjà (symboliquement) demandé vendredi le retrait de leur habilitation d'officier de police judiciaire. Un mouvement venu "de la base" mais qui est désormais aussi soutenu par les syndicats. "Ce qui est au coeur de la grogne des policiers, c'est qu'on leur avait promis des outils de simplification de la procédure et aujourd'hui c'est tout le contraire qui s'est passé", dénonce David Alberto, représentant de Synergie-Officiers à Montpellier.

Des procédures trop contraignantes. Au lieu d'alléger les procédures, celles-ci auraient été alourdies par les nouvelles garanties données notamment aux gardés à vue. "On est désormais contraint d'aviser l'avocat à chaque fois que le gardé à vue quitte le lieu de sa garde à vue. On est contraint de devoir mettre en place un entretien entre le gardé à vue et la personne de son choix. On est obligé d'assurer la présence de l'avocat le temps de la garde à vue, notamment pendant le 'tapissage' [lorsqu'un témoin doit identifier une personne parmi un panel]."

Des lourdeurs qui rejailliraient sur les victimes. Autant de nouvelles dispositions qui semblent superflues au représentant syndical et même gênantes pour la bonne marche de son métier. C'est "tout un tas de choses qui ne nous paraissent surtout pas en rapport avec notre métier, c'est-à-dire la recherche de la manifestation de la vérité."

"Il y a un ras-le-bol total parce que là, l'ensemble des policiers cherche du sens à son métier. Et c'est particulièrement vrai pour les enquêteurs qui se sentent à la fois frustrés et démunis. Et quand l'enquêteur est spolié, c'est la victime qui l'est."