Girardin annonce une "conférence sur l'avenir de Mayotte"

La ministre fera d'autres annonces avec Gérard Collomb sur l'avenir de Mayotte.
La ministre fera d'autres annonces avec Gérard Collomb sur l'avenir de Mayotte. © LUDOVIC MARIN / AFP
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avec AFP , modifié à
La ministre des Outre-mer a annoncé mardi une "conférence" pour travailler à l'avenir de Mayotte, touchée par la pauvreté et l'insécurité. 

La ministre des Outre-mer Annick Girardin a annoncé mardi l'ouverture d'une "conférence pour l'avenir de Mayotte," alors que le département a entamé sa troisième semaine de "grève générale" contre l'insécurité. Répondant à l'Assemblée nationale à la députée LR de Haute-Savoie Virginie Duby-Muller, qui l'a interpellée sur la situation de l'île où se trouve actuellement le président des Républicains, Annick Girardin a souligné que Mayotte était "le territoire de tous les défis", mais aussi "un "héritage que nous allons assumer". "Oui, Mayotte c'est 84% de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté, (...) c'est quatre fois plus de population en trente ans, (...) c'est 45% de population étrangère en situation irrégulière, (...) c'est la première maternité de France, et oui, pour être au rendez-vous, il nous faudrait créer une classe par jour", a-t-elle dit.

Des mesures bientôt annoncées. La ministre a jugé "scandaleux qu'il y ait eu des violences dans les établissements scolaires, c'est pour ça que nous avons deux pelotons de mobiles en cours pour sécuriser la rentrée la semaine prochaine". "Mais ce n'est pas suffisant", a-t-elle ajouté, et "d'autres types de mesures", seront annoncées "dans les prochaines heures" avec le ministre de l'Intérieur, a-t-elle assuré. Mais "la question est de se dire 'quel est l'avenir de Mayotte ?'", a-t-elle poursuivi, soulignant que la départementalisation de Mayotte, en 2011, "a été accompagnée, pas par ce gouvernement, par plusieurs gouvernements, de manière insatisfaisante". "Nous allons proposer aux élus du territoire d'ouvrir une conférence sur l'avenir de Mayotte", qui sera mise en place "avec les résultats des assises des Outre-mer, et après avoir rétabli la sécurité, parce qu'il faut travailler avec du calme", a insisté Annick Girardin. 

 

Opération "île morte" mercredi. Mardi, des barrages routiers ont continué à entraver la circulation routière à Mayotte, dans le cadre du mouvement de grève générale lancé depuis le 20 février par une intersyndicale et un Collectif d'associations pour protester contre l'insécurité. Mais les barrages seront levés mercredi, pour une opération "île morte", afin de permettre à toute la population de converger vers Mamoudzou, le chef-lieu, et de participer à une grande marche, a indiqué Maoulida Momed, porte-parole du mouvement. Dans un communiqué commun, les parlementaires, les maires et les élus départementaux de Mayotte ont indiqué s'être constitués en comité "pour rejoindre le mouvement (...) contre l'insécurité et pour le développement de Mayotte". En solidarité, "les collectivités locales seront fermées jusqu'à nouvel ordre", ont-ils annoncé. 

Wauquiez remet en cause le droit du sol. Le président des Républicains, en déplacement à Mayotte pour trois jours afin de soutenir le candidat LR à l'élection législative partielle fin mars, a déclaré mardi à l'AFP être pour une réforme du droit du sol à Mayotte. "On ne peut pas continuer avec le droit du sol (...) Le président de la République veut faire une réforme de la Constitution (...), je demande à ce qu'elle serve aussi à réformer le droit du sol à Mayotte", a exigé Laurent Wauquiez. "Quand un enfant naît ici de deux parents clandestins, il ne doit pas pouvoir être français", a-t-il dit. Laurent Wauquiez a plaidé pour la création d'une compagnie départementale d'intervention et le renfort des moyens alloués aux forces de l'ordre. "Il faut qu'on assume d'avoir une politique d'expulsion", a-t-il encore asséné mardi.