Germanwings : les pistes du BEA pour éviter que cela se reproduise

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G.S. avec agences , modifié à
Le rapport du Bureau d'enquête et d'analyses confirme le scénario d'un crash volontaire. 

Le rapport du Bureau d'enquête et d'analyses confirme le scénario d'un crash volontaire de l'avion de la Germanwings, le 24 mars 2015. Et il émet un certain nombre de recommandations pour éviter que cela ne se reproduise, comme la possibilité de rompre le secret médical

Ce qu'il s'est passéAndreas Lubitz, copilote de 28 ans pour la compagnie aérienne allemande, avait précipité son appareil contre la montagne, dans les Alpes françaises tuant, avec lui 149 passagers et membres d’équipage. L'appareil s'était écrasé au bout de dix minutes dans le sud des Alpes françaises. Selon le BEA, le copilote, Andreas Lubitz, avait "intentionnellement réglé les consignes du pilote automatique pour commander une descente de l'avion jusqu'à la collision avec le relief". 

Dans son rapport final, le BEA ne fait pas mention de la présence obligatoire d'une deuxième personne en permanence dans le cockpit, mesure appliquée par la plupart des compagnies aériennes en Europe depuis le crash de la Germanwings. Cette disposition a été préconisée par l'Agence européenne de sécurité aérienne (EASA). Le BEA confirme aussi qu'un médecin avait bien recommandé un traitement en hôpital psychiatrique pour Andreas Lubitz, deux semaines avant le vol.

Les recommandations. Le Bureau d'Enquêtes et d'Analyses a aussi prôné dimanche des "règles claires" afin d'autoriser la rupture du secret médical en cas de troubles psychologiques d'un pilote, dans son rapport définitif sur le crash de la Germanwings qui a fait 150 morts le 24 mars 2015 dans les Alpes françaises. "Des règles plus claires doivent être exigées pour savoir quand il est nécessaire de rompre le secret médical", a déclaré Arnaud Desjardins, expert chargé de l'enquête sur cet accident. "Plusieurs médecins privés avaient l'information (indiquant qu'Andreas Lubitz, le copilote qui a précipité la chute de l'appareil, ndlr) était malade" et "cette information n'est pas parvenue aux autorités aéronautiques ni à l'employeur Germanwings", a-t-il ajouté lors de la présentation à la presse du rapport final sur l'accident, au Bourget.

Le BEA a émis deux recommandations de sécurité "pour effectuer une analyse régulière des incapacités de vol, en particulier pour des problèmes psychologiques ou psychiatriques", indique-t-il dans son rapport final sur l'accident. Il recommande encore "que les conditions de suivi des pilotes avec des antécédents de troubles psychologiques soient définies (précisément, ndlr) quand ils sont déclarés aptes à voler". Mais le BEA insiste aussi sur la nécessité de "mesures d'accompagnement" afin de prendre en compte une éventuelle "réticence des pilotes à déclarer leurs problèmes et à solliciter une assistance médicale par crainte de perdre leur licence".