Franck Attal : "Je suis prêt à m'expliquer avec Nicolas Sarkozy sur un plateau télé"

Franck Attal affirme n'avoir jamais évoqué le système de double facturation avec Nicolas Sarkozy en personne
Franck Attal affirme n'avoir jamais évoqué le système de double facturation avec Nicolas Sarkozy en personne © JEFF PACHOUD / AFP
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avec AFP
Dans un extrait de sa première prise de parole sur l'affaire Bygmalion, l'ancien patron de la branche événementielle de la société dénonce l'attitude de l'ancien chef de l'Etat face aux enquêteurs. 

Ces quelques minutes étaient très attendues : un extrait de la fameuse enquête d'"Envoyé Spécial" sur l'affaire Bygmalion, dont la diffusion a été repoussée puis finalement confirmée à la fin du mois de septembre, a été diffusée dans le journal télévisé de France 2, jeudi soir. On y voit Franck Attal, l'ex-patron de la branche événementielle de l'entreprise de communication, qui s'exprime pour la première fois sur le dossier, dans lequel il est mis en examen.

"Tu es piégé". Franck Attal a permis aux enquêteurs de remonter la piste du financement illégal présumé de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. Il raconte avoir vu les dépenses déraper : "On voulait diffuser une salle en folie, on voulait dans les images des gens qui crient un nom, qui agitent des drapeaux (...) cela représente un coût". Après une dizaine de meetings, il dit avoir été convoqué par Jérôme Lavrilleux, alors directeur adjoint de la campagne, qui lui aurait assuré qu'ils ne pouvaient "pas continuer comme ça". "Vous allez nous déplacer la facturation. Vous nous livrez des meetings dans les formats actuels, et il y a une part qui va être facturée à l'UMP et qui ne figurera pas dans les comptes de campagne", aurait expliqué le proche de Jean-François Copé. "J'ai une sensation qui me dit 'tu es piégé'", se souvient Franck Attal. 

"Leur notoriété ne me fait pas peur". Celui qui organisait les meetings de campagne du candidat Sarkozy dénonce l'attitude de l'ex-président devant les enquêteurs. "On s'est croisés 45 fois sur les meetings, il m'a suivi 45 fois pas à pas pour retrouver son pupitre (...), mais en 2016, il ne me connaît pas."

Affirmant n'avoir jamais évoqué la double facturation avec l'ancien chef de l'Etat en personne, Franck Attal semble cependant agacé par la stratégie de défense de celui-ci. "Je suis prêt à m'expliquer avec Nicolas Sarkozy sur un plateau télé", affirme-t-il. "Ces gens-là ne me font pas peur, leur notoriété ne me fait pas peur", conclut l'ancien responsable, qui affirme détenir les preuves de ce qu'il avance sur une clé USB.