Faux rapt pour rejoindre son amant : une ex-candidate FN condamnée

La jeune femme comparaît jeudi à Mende (photo d'illustration).
La jeune femme comparaît jeudi à Mende (photo d'illustration). © DAMIEN MEYER / AFP
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M.L , modifié à
Sandy G., 25 ans, avait fait croire à son enlèvement pour passer le week-end avec son amant.  Elle a été condamnée jeudi à six mois de prison avec sursis.

"J'ai été complètement dépassée par les événements", souffle Sandy G., 25 ans, interrogée par France Bleu Gard Lozère à la veille de son procès. L'été dernier, l'ancienne candidate du Front national aux élections départementales, n'a "pas réfléchi" au moment de trouver une excuse pour passer le week-end avec son amant : elle a assuré à son ami s'être fait enlever. Trois mois plus tard, la jeune femme comparaît pour "dénonciation de crime imaginaire" devant le tribunal correctionnel de Mende. Son faux alibi pourrait lui coûter jusqu'à six mois de prison ferme et 7.500 euros d'amende.

 

Mise à jour le 9/11 à 16h50 : Sandy G. a été condamnée jeudi par le tribunal correctionnel de Mende à six mois de prison avec sursis. Elle a également été condamnée à une mise à l'épreuve de deux ans, à une obligation de soins et à 5.000 euros d'amende.

Un week-end au Puy-en-Velay. Les faits remontent au 22 juillet. Mariée mais en instance de séparation, Sandy G. a un ami, et un amant. Depuis longtemps, elle a prévu de passer le week-end au Puy-en-Velay avec le second, également engagé en politique au Front national. Pour justifier son absence auprès du premier, elle improvise et lui envoie, au dernier moment, des messages assurant qu'un ravisseur est en train de la jeter dans le coffre de sa voiture.

Fou d'inquiétude, l'ami prévient les autorités et leur donne le signalement inventé dans les SMS : une BMW noire, à l'arrière de laquelle sa compagne serait ligotée. Une cinquantaine de gendarmes se lancent dans une course contre la montre pour retrouver le véhicule et la fausse victime. Un hélicoptère est même mobilisé pour survoler la zone. Coût d'exploitation à l'heure : 4.600 euros hors équipage, selon Le Parisien.

L'époux soupçonné. Les gendarmes soupçonnent rapidement l'époux, lui aussi militant frontiste et qui a déjà eu affaire aux gendarmes pour des violences conjugales sur Sandy G. quelques mois auparavant. À l'époque, il avait accueilli les militaires en lâchant l'un de ses cochons, qui avait mordu une gendarme. L'homme violent a-t-il alors pu faire enlever celle dont il est en train de divorcer ? Une perquisition est menée à son domicile, en vain.

Les recherches durent finalement moins de 48 heures : le dimanche, Sandy G. réapparaît saine et sauve, affirmant avoir été relâchée par ses ravisseurs. Mais son calme et l'absence de traces de violence intriguent les enquêteurs, qui ne mettent pas longtemps à lui faire avouer qu'il n'y a jamais eu d'enlèvement.

Depuis, Sandy G. vit recluse chez ses parents. "La seule chose que je peux vous dire, c'est que les gens sont tous contre moi, ils n'ont pas cherché à comprendre les circonstances de tout ça", a-t-elle affirmé à France Bleu. "Je regrette d'avoir menti à tout le monde, d'avoir fait que la police déploie de grands moyens pour pas grand chose." D'après Objectif Gard, l'État devrait lui réclamer 10.000 euros, jeudi.