Epaves roulantes : les experts automobiles secoués par un nouveau scandale

Un expert automobile, visé par une enquête préliminaire du parquet d'Evry, a écopé d'une interdiction administrative d'exercer.
Un expert automobile, visé par une enquête préliminaire du parquet d'Evry, a écopé d'une interdiction administrative d'exercer. © JEAN-PIERRE CLATOT / AFP
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avec AFP , modifié à
Dans la liste des anomalies : Airbag absent ou non-conforme, trains roulants mal réglés provoquant une tenue de route aléatoire, ou encore soudures incorrectes.

Des centaines de voitures accidentées réparées à la va-vite et remises en circulation par un professionnel peu regardant: après une première affaire et une arnaque mortelle, la profession d'experts automobiles est à nouveau secouée par un scandale d'épaves roulantes.

Des victimes de l'expert automobile dans toute la France. Début avril, 1.030 conducteurs ont reçu un courrier de la délégation interministérielle à la Sécurité routière, leur priant de faire expertiser d'urgence leur véhicule. Motif: "des doutes très sérieux existent quant à la qualité des réparations" effectuées et leur véhicule peut donc être "dangereux", détaille la lettre. Tous les véhicules concernés ont subi un accident et ont été autorisés à reprendre la route par un seul et même expert automobile. Ce professionnel de 37 ans, visé par une enquête préliminaire du parquet d'Evry (Essonne), a écopé d'une interdiction administrative d'exercer. Il travaillait dans le Val-de-Marne, mais ses méfaits font des victimes dans toute la France.

La réparation aussi chère que le prix d'achat. L'une d'elle, Sylvie Thirion, enseignante-chercheuse de l'université d'Aix-Marseille (Bouches-du-Rhône) pensait "se faire un petit plaisir" en achetant une Twingo d'occasion avec toit ouvrant. Deux mois après son acquisition, elle ne peut plus rouler : l'expertise réclamée par l'Etat a révélé que sa voiture est bonne pour la casse. Accidentée au printemps 2016, la Twingo a été remise sur le marché après avoir simplement été "maquillée". "La faire réparer correctement me coûterait 7.000 euros, autant que ce que je l'ai achetée", s'insurge cette mère de 49 ans, "désespérée".

Airbag absent ou non-conforme, soudures incorrectes... Les automobilistes concernés ont jusqu'au 30 juin pour faire examiner leur véhicule, sous peine d'être interdits de rouler. Fin mai, 180 expertises avaient été réalisées : plus d'un tiers des véhicules (66) sont classés "dangereux" et impropres à la circulation, selon la Confédération française des experts en automobile (CFEA). Dans la liste des anomalies : Airbag absent ou non-conforme, trains roulants mal réglés provoquant une tenue de route aléatoire, soudures incorrectes sur des éléments de sécurité...