EN IMAGES - Revivez le drame de la bataille de Verdun

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Des soldats français qui montent à l'assaut face aux Allemands, secteur de Verdun, 1916. © ARCHIVES / AFP
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Dimanche, la France fête le 100e anniversaire de la bataille la plus sanglante de la Première guerre mondiale.

"Si tous les hommes qui sont morts ici se levaient, ils n'auraient pas la place de tenir parce qu'ils sont tombés par couches successives". Voilà comment Henry de Montherlant, romancier et soldat qui a combattu en première ligne durant la Première guerre, parlait de Verdun. Le 100e anniversaire de cette bataille, une des plus violentes de l'ère moderne avec Stalingrad en 1942, sera fêté dimanche par la France. Résumant à elle seule toutes les horreurs du conflit qui a déchiré l'Europe de 1914 à 1918, elle s'est déroulée pendant 300 jours sur les rives de la Meuse, tuant 163.000 soldats français.

Attaque surprise. Le 21 février 1916, au matin, la surprise s'empare du chef d'Etat-major français : les Allemands bombardent le secteur de Verdun. L'armée française qui préparait alors une offensive dans la Somme, ne s'attendait pas du tout à une telle attaque. Sur la carte d'époque ci-dessous, la Meuse coule au centre du sud au nord. C'est sur la rive droite que les Allemands débutent leur avancée avec 1.225 pièces d'artillerie réparties sur huit kilomètres.

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Avantage aux Allemands. Côté français, c'est la panique car les lieux sont très mal défendus. Pour quelle raison ? Le maréchal Joffre pensait que jamais les Allemands n'attaqueraient dans ce secteur où le terrain est difficile : pentu et très boueux. De plus, un sous-sol rocheux empêche les soldats de creuser des tranchées profondes. En quelques jours, les Allemands avancent dangereusement. Les soldats français n'ont pas d'autres choix que de monter au front sous la mitraille et parfois les gaz toxiques des Allemands. Ci-dessous, une photographie qui montre les "poilus", comme on les surnommait alors, s'extirper de leur tranchée.

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Verdun, ville martyre. La ville de Verdun présente dès les premières semaines un paysage de désolation comme on le voit ci-dessous sur une photographie datant d'avril 1916. Les Allemands, qui comptent bien faire une percée, font subir un déluge de feu aux Français. Durant la bataille qui se finit en novembre sur une victoire française, 21 millions d'obus sont tirés par les "Fritz", comme les surnommaient péjorativement les militaires français. Ces derniers, eux, n'en tireront que 10 millions. 

STRINGER / AFP

Pétain aux commandes. Le 19 avril, le général Pétain est nommé commandant dans le secteur. Cette bataille de Verdun sera après la guerre le grand fait d'arme qui lui vaudra le titre de maréchal en 1918. A raison. Il se bat alors comme un lion pour obtenir des renforts. Avec difficulté puisque l'armée française veut alors absolument garder des forces pour l'offensive qu'elle préparait dans la Somme la même année. Sur la photographie ci-dessous prise en août 1914, Philippe Pétain, alors colonel à deux doigts de prendre sa retraite, prend la pose. Son regard est déterminé. La guerre, que les Français espèrent courte, vient juste de commencer. 

STR / Historial de Péronne / AFP

"La voie sacrée". Pour un ravitaillement efficace, Pétain met alors en place "la voie sacrée" où circule 3.500 camions par jour dans un ballet millimétré.

STF / AFP

Usure. Côté allemand, les pertes aussi sont importantes avec 143.000 soldats tués. Leur objectif est clairement l'usure. Les combats à mort se succèdent, parfois pour gagner quelques dizaines de mètres seulement. Mais si la bataille de Verdun s'achève en novembre sur une victoire française, le gros des pertes se fait avant juillet. Après cette date en effet, les deux armées passent en mode défensif, campant sur leurs positions respectives. C'est qu'une autre bataille a commencé dans la Somme qui mobilise leurs forces et qui se terminera en novembre.

ARCHIVES / AFP

"Des mares de sang". Pour les soldats, Verdun a été le summum de l'horreur. Charles Delvert, capitaine d'infanterie à Verdun décrit en juin les abords de Douaumont : "l'aspect de la tranchée est atroce. Partout les pierres sont ponctuées de gouttelettes rouges. Par places, des mares de sang. Sur le parados (un terrassement, ndlr), dans le boyau, des cadavres raides couverts d'une toile de tente... une odeur insupportable empeste l'air. Pour comble, les Boches nous envoient des obus lacrymogènes...".

STF / AFP

Les citations rapportées dans cet article sont tirées du livre La Grande Guerre des Français, 1914-1918 de Jean-Baptiste Duroselle.