El Khomri relance le débat sur l'indemnisation des chômeurs

Myriam El Khomri a évoqué la possibilité d'un décret sur la dégressivité des allocations chômage, si les partenaires sociaux n'arrivaient pas à se mettre d'accord.
Myriam El Khomri a évoqué la possibilité d'un décret sur la dégressivité des allocations chômage, si les partenaires sociaux n'arrivaient pas à se mettre d'accord. © MARTIN BUREAU / AFP
  • Copié
Emmanuel Duteil et T.M. , modifié à
Sur BFM TV, la ministre du Travail a indiqué qu'elle n'excluait pas une dégressivité des allocations chômage.

Myriam El Khomri met les pieds dans le plat. Pour la ministre du Travail, toutes les pistes doivent être étudiées pour lutter contre le chômage et faire baisser la dette de l'assurance-chômage. Parmi ces pistes, donc, la dégressivité des allocations, autrement dit plus la durée du chômage augmente, plus le montant des allocations diminue. Le sujet est potentiellement explosif à gauche.

"Il faut regarder les choses de façon non passionnée". "La dégressivité avait été mise en œuvre de 1992 à 2001. Elle n'a pas montré que, sur les personnes qui étaient le plus en difficulté, ça jouait un rôle" a-t-elle affirmé dimanche soir sur BFM TV. "Il faut regarder les choses de façon non passionnée et il faut mettre en œuvre cette nouvelle convention pour favoriser le retour à l'emploi". François Hollande avait déjà ouvert une porte lors de la présentation de son plan pour l'emploi, le mois dernier. Le chef de l'Etat avait appelé les partenaires sociaux à "revoir un certain nombre de règles", rappelant notamment - à tort - qu'en France, la durée d'indemnisation est la plus longue d'Europe.

Le patronat est pour, pas les syndicats. La dégressivité pourrait donc être une des pistes de réflexion. Même si l'efficacité de la mesure est souvent discutée, certains estiment que c'est une bonne solution pour inciter les demandeurs d'emploi à retrouver plus rapidement un travail. Le patronat est pour, comme beaucoup à droite, mais la plupart des syndicats y est totalement opposée. Pour le moment, le gouvernement se contente de mettre la pression. Ce sont les partenaires sociaux qui ont la main. Ils doivent commencer à discuter d'ici quelques jours sur une nouvelle convention d'assurance-chômage. Et l'Etat aura son mot à dire uniquement s'ils n'arrivent pas à trouver un accord global d'ici à l'été.